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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 17:19

 

 Si son premier a surpris et divisé le second a pris de court tout le monde par un long récit sur la jeune faune islandaise.

 

Le troisième devrait trouver son public, plus court, plus rentre dedans et très sombre et surtout « excellent ». Le seul auteur très noir du nord, le seul a sauver !!!

 

 et de rajouter que c’est un putain de bon roman noir, noir comme il y avait longtemps que la série noire n’en avait point sorti, ceci est un postulat.

 

c’est d’ailleurs un récit sur les hommes.que nous offrent Stefan Mani, transposable dans n’importe quel endroit, la noirceur est universelle.

 

Trame :

 

Deux hommes vont se livrer un combat sur plusieurs années, au milieu d’eux une fille, mais ce sont surtout des histoires, de mers, de blizzards, de drogues, de certaines âmes tourmentées, de vie en Islande, avec un peu de surnaturel pour pimenter le tout.

 

L’action est omniprésente, le coté policier aussi, les retournements sont parfaitement maîtrisés, un équilibre parfait entre la vie de hans et sa quête. Tous les personnages sont épais, très travaillés.

 

vous qui entrez dans ces pages , perdez tout espoir de ne pas lâchez ce livre avant la fin….

 

Des le début la noirceur s’installe et reste à flot alors que le chalut coule…..comprendra qui lira ce merveilleux livre

 

c’est le début de la mouise pour notre jeune heros, qui ira de déconvenue en déconvenue. survivant à une avalanche, à un coup de couteau, seul survivant à chaque fois, le poids a porter est ….. bref vous lirez.

 

La peinture de la société islandaise est magnifiquement faite, des descriptions, une ambiance qui nous plonge dans cette île.

 

Comme dit l’auteur par le biais de son héros une Islande qui comme le monde plonge dans les abîmes

 

L’écriture s’est affinée, plus tranchante qu’ un rasoir, et enivrante quand il s’agit de décrire un environnement, un personnage.

 

J’adore l’analyse sociétal que livre l’auteur, que de bon sens encore, des prévisions d’un futur sombre, mais les moutons n’ont pas d’oreille et ne lisent pas !!! dommage,

 

Après cette lecture intense, ne sombrez pas, car à la fin, la fin, à cette fin, bon vous verrez…par vous même

 

A lire d’urgence si Chainas était le noir de septembre Mani est le noir d’octobre voir de novembre voir de …

 

Site : Unwalkers

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 17:15

Durant la première moitié du 20e siècle, la mafia italienne s'empara de toutes les activités illégales aux États-Unis, en particulier à New York. Après guerre, se concentrant sur le jeu, les trafics et les placements, les mafieux laissèrent des espaces à d'autres caïds, Noirs ou Juifs. Le racket autour du principal marché au poisson alimentant New York, où la population était très friande de produits de la mer, peut sembler anecdotique. Expliqué par Justo, l'adjoint de Shushan, on comprend combien c'était juteux. En outre, les Juifs venus auparavant en Amérique cherchaient juste à s'intégrer, à s'y faire une place. Ces années-charnières, surtout la décennie 1960, permettent à une nouvelle génération de jouer avec les lois. Les mafias du crime organisé participent à l'économie. Rackets et trafics, “ce ne sont que des commerces. Tu sais ce qu'il y aurait à la place ? Le crime désorganisé” dit Shushan à son jeune protégé. Toutefois, ce caïd possède quand même sa “morale”.

 

À travers l'initiation du héros aux pratiques mafieuses de l'époque, c'est une reconstitution du New York d'alors que nous dessine l'auteur. Il ne s'en tient pas aux pittoresques images rétro, qu'on se rassure. Car l'intrigue est savamment dosée. Par exemple, Russell va en découvrir davantage sur son père, ex-agent viré de la police, qui l'éleva seul. Et peut-être que le farfelu texan, apparu après les obsèques de Mme Cats, aura un jour son heure de gloire. Les mystères de Shushan, la pègre avec ses secrets, et l'apprentissage de Russell, tout ça nous est raconté avec un certain humour. Distillé avec une subtilité nuancée, plutôt que désopilant. La manière dont l'adipeux avocat explique les dangers de la “succession” en serait une bonne illustration. Loin d'être une énième histoire de mafiosi, ce roman plus original s'avère franchement très agréable à lire.

 

 

Site : Lectures de l'oncle Paul

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 17:04

Gioacchino Criaco est un auteur italien qui avait eu droit à de bons échos pour son précédent roman « les âmes noires » paru en 2011, déjà chez Métailié et que je n’ai malheureusement pas lu. Je suis donc vierge d’a priori envers cet homme qui vit maintenant sur les sommets de l’Aspromonte au cœur de la Calabre après avoir été avocat à Milan la capitale financière de l’Italie et certaines péripéties de son roman ont peut-être été vécues ou connues par lui dans sa première vie d’homme.

 

Pour plagier le célèbre slogan d’une entreprise italienne, « united colors of Crime » pourrait résumer l’histoire et qui mieux que l’auteur pourrait présenter ses personnages ?

 

« Mister B. s’était créé une armée. Il avait choisi avec soin ses soldats. La famille de Pierre Bondel, du côté des Borragino descendait des bergers de l’Aspromonte. Hakim al-Eddin était un rejeton des montagnards druzes, et Kismi Urruela des euskaldun des Pyrénées…Andreï Nicktovitch était un orphelin russe…le vieux et doux Luc Daluerre donnait lui aussi une contribution à l’affrontement en cours, symbole d’une forme d’entreprise artisane et visionnaire qui ne peut trouver de place dans une économie globale, qui uniformise les goûts et les choix des individus. »

 

Ces hommes ont tous été victimes du même homme, puissant criminel américain, patron de l’entreprise de luxe « American Taste », ancien général des Marines qui les a tous trahis un jour pour mieux faire fructifier ses affaires. Ils ont tous fait un pacte avec le diable et croupissent à Fleury Mérongis par la faute de Bobby Biren. Bien sûr, ce ne sont pas des anges et ils ont franchi la ligne jaune un jour par cupidité, faiblesse, naïveté, folie ou désespoir mais ils ont tous un sens de l’amitié et un code de l’honneur qui les fait se lier dans la prison et comprendre qu’ils ont tous été victimes du même type. Criacco raconte de belle façon l’histoire de ces hommes et surtout le destin tragique de Mister B., Benjamin Bowson, personnage touchant, qui est le véritable héros de ce roman.

 

L’histoire commence par l’évasion de la prison commanditée par un parrain calabrais qui veut, lui aussi, régler ses comptes avec Birren et continue, vous vous en doutez, par l’affrontement.

 

C’est un polar épatant même s’il n’a rien d’original, sûrement pas le polar de l’année mais c’est rudement bon à lire. American Taste offre un plaisir de lecture immédiat. Du Noir qui cogne et qui offre vraiment l’extase à qui veut lire une bonne histoire de méchants, avec de belles ordures , de l’action mais aussi des vérités bien senties, des révélations sur le fonctionnement des douanes qu’on ose espérer fictionnel, de l’amitié. Le style et l’histoire rappellent Romanzo criminale ou le dernier Carlotto. Pas un instant d’ennui même dans les temps plus faibles. Criacco est passionnant, a un talent de conteur hors pair et est vraiment un auteur à suivre. A lire d’urgence !

 

Site : Actu du noir

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 16:59

Les auteurs de polars brésiliens sont rares chez nous. Raison de plus pour applaudir à la traduction d’un nouveau venu, découvert par les éditions Asphalte. Mais attention, le Brésil de Belém d’Edyr Augusto est loin de la fête, de la caipirinha et du carnaval. Il est noir, corrompu et sauvage.

 

 Belém, grande ville du nord-est du pays, en bordure de la forêt équatoriale. Gilberto Castro est l’incarnation du nouveau flic. Diplômé, comptant plus sur sa capacité à réfléchir que sur celle à distribuer les coups, il devrait être une des vitrines de la police locale. Malheureusement, Gilberto aime trop la bière et ses frasques commencent à faire tache. Quand il est appelé au domicile de Johnny, coiffeur de la jet set locale trouvé mort chez lui, il suspecte quelque chose de louche et décide de pousser son enquête, malgré les apparences : Johnny serait mort d’un arrêt cardiaque suite à une overdose de cocaïne. Lors de sa fouille de l’appartement, il trouve des photos et vidéos pédophiles. Son enquête est vite freinée : la victime frayait avec une bande qui réunit tous les notables de la ville. Des notables qui n’ont aucun intérêt à ce que certaines choses soient rendues publiques.

 

 

Passons rapidement sur deux regrets : Le premier tient à une certaine surabondance de grand guignol dans la deuxième partie du bouquin. Du bien sanglant, bien gore qui n’apporte pas grand-chose (à mon humble avis). Le second est un manque : On pourrait presque être n’importe où au Brésil, on ne sent pas la moiteur, la chaleur, ni surtout l’importance de la proximité de la forêt et des fleuves.

 

 

Ceci mis à part, on a là une très belle découvert, bien sombre, bien noire.

 

 L’auteur maîtrise fort bien le principe de Tonton Hitchcok : Il fait cavaler ses personnages après un quelque chose, la fameux MacGuffin de grand Alfred, sans jamais vraiment dire ce que c’est, et sans que l’objet en question ait, au final, la moindre importance. Ce qui compte c’est la course (ou plutôt ici l’hécatombe) pour l’obtenir. La difficulté dans ce genre de scénario étant de s’en tenir à ce principe et de ne pas tenter, pour récupérer une fausse crédibilité, de terminer sur une révélation fracassante … qui frise souvent le ridicule. Vous verrez comme Edyr Augusto termine son roman de façon magistrale.

 

Le récit alterne de façon complètement maîtrisée entre le personnage principal, Gilberto Castro, et les différents protagonistes dont il prend le temps de dresser le portrait et de conter l’histoire. Là aussi le puzzle pourrait se révéler casse-gueule, il est parfaitement construit, et permet de brosser le portrait sans concession de la société de Belém.

 

 Avec des pauvres qui n’ont que leur corps à vendre (que ce soit en se prostituant, en jouant au foot ou en se rêvant reine du carnaval, ce qui revient souvent à la première solution). Avec une classe de riches parvenus particulièrement odieuse et futile : drogue, alcool, fêtes à la plage, grosse bagnoles, fringues … non, pas de livres, pas de culture, rien que le fric et la superficialité et l’assurance de pouvoir disposer des pauvres à leur convenance.

 

 Et quand entre les deux un Gilberto Castro essaie de rétablir une certaine justice (au moins en termes de loi), il se fait broyer. Vous me direz, rien de nouveau sous le soleil brésilien. Certes, mais cela fait du bien de le rappeler de temps à autre. Surtout quand c’est fait d’aussi belle manière.

 

Site : Actu du noir

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 16:38

Paris bruisse de rumeurs : les Alliés auraient débarqué en Normandie, et le Führer lui-même ne donnerait plus de nouvelles. Aussitôt, les réseaux de Résistance s’organisent, l’Occupant prend des mesures pour se sauver et sauver ce qui peut encore l’être, et la brutalité qui caractérise l’envahisseur s’amplifie. L’incertitude gagne la capitale et pousse chacun à se révéler. Et pendant ce temps-là, de nombreux et très différents protagonistes se croisent sous la plume de Noël Simsolo, s’apercevant parfois, se côtoyant à l’occasion, s’aimant, se détruisant, sans jamais réellement se connaitre.

 

Comme beaucoup d’auteurs, Noël Simsolo s’attaque dans ce roman au sujet très souvent abordé de la Seconde Guerre mondiale, et tout particulièrement la libération de Paris (opus d’une trilogie traitant les grands moments et grandes dates du deuxième conflit mondial). S’il n’y a donc rien de bien original dans le thème, c’est pourtant par la façon de le traiter que l’auteur se démarque.

 

En effet, Paris Chaos se rapproche beaucoup d’un document par le ton donné, et cette particularité se poursuit tout au long du texte. L’intrigue – un meurtre, un vol, des personnages troubles en des temps plus que jamais troubles – passe ainsi au second plan, et n’est pas particulièrement marquante. Cependant, Noël Simsolo parvient admirablement bien à rentre une atmosphère très particulière : la fin de l’Occupation, les doutes de l’occupant face aux nouvelles venues d’Allemagne, la duplicité de certains qui tirent à tout prix profit de la Guerre et de ses horreurs, ou encore ces héros ordinaires et anonymes qui œuvrèrent à libérer leur pays et leurs concitoyens.

 

La volonté de l’auteur de coller à la réalité, de décrire en collant à l’Histoire une époque très particulière donne un ton narratif – mais pas désagréable – à un ouvrage qui mérite peu son appellation de roman mais très certainement son qualificatif d’historique. Un œuvre qui ravira donc les passionnés de cette période mais qui ne tient pas ses promesses de suspense. Mais un auteur qui prend au sérieux l’écriture, s’implique dans son texte, et qu’il faudra continuer à suivre.

 

Site : Unwalkers

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 16:14

On connaît peu de choses de la Mongolie, mis à part le personnage légendaire et réel de Genkis Khan - qui d'ailleurs sera plusieurs fois évoqué dans ce roman de Ian Manook. L'ancien chef de guerre pourrait d'ailleurs servir de point de départ à cette chronique tant il est synonyme de mélange de violence aveugle, de mysticisme étranger à notre culture, et d'entrée dans la mondialisation.

 

Violence aveugle ? Le roman raconte avant tout l'histoire d'un policier blessé par la vie, un policier dont le nom même sert de titre. L'une de ses filles a été tuée par des bandits, l'autre se drogue et est liée à des groupes douteux et, pour parachever le portrait familial, sa femme a sombré dans la folie. Mais jamais l'ensemble, qui chez un auteur lambda deviendrait une masse de clichés pathologiques, ne sombre dans la caricature grâce à un style tendu et nerveux. Le roman s'ouvre sur la découverte du corps d'une petite fille, enterrée sans doute vivante avec son tricycle. Yeruldegger jure alors de lui redonner une sépulture décente avec ses parents disparus et inconnus. Mais, bien sûr l'enquête révélera plus de choses qu'un simple accident de circulation maladroitement et effroyablement dissimulé.

Mysticisme ? Naïvement l'on imagine ces terres lointaines prises entre le chamanisme ancestral et quelques rites bouddhiques - Yeruldelgger a d'ailleurs commencé sa vie avec une initiation bouddhique. Mais à la sauce mongole avec des moines plutôt shaolin, comme dans les films sanglants, et des leçons religieuses qui sont enseignées à base de coups de poing, et qui pour tout baptême, vous précipitent dans une fosse où l'on s'empresse de vous lancer de dangereux serpents.

Entrée dans la mondialisation ? Depuis Gengis Khan, et en se limitant au XXe siècle, la Mongolie a connu le communisme stalinien, les camps, la présence chinoise et l'ouverture capitaliste asiatique. Le pays s'est transformé en une sorte de Far East à deux vitesses : des terres ancestrales, où se côtoient les traditions et des quads (moyens de locomotion de prédilection des nouveaux hell's angels locaux), et des villes proches de celles du tiers-monde avec une population qui s'appauvrit dans de grands ensembles hérités de l'URSS, et une police corrompue qui maintient un semblant d'ordre voulu par les nouveaux maîtres. Ce sont tous ces éléments que décrit Ian Manook avec son personnage central qui doit à la fois enquêter sur cette enfant enterrée vivante et sur la mort atroce de trois Chinois, contremaîtres dans une usine locale.

 

Servi par le décor des steppes, Yeruldegger est un roman ample et varié qui allie description fine de la jungle urbaine (avec des nazis locaux, des magouilles policières, des gens que l'on tue à l'étouffée, en les attachant nus sur les tuyaux de chauffage urbain), longues promenades racontées avec justesse dans les steppes où les villageois vivent - mal - des exactions de touristes violents, descriptions des coutumes et des mœurs locales par l'entremise d'un policier qui, malgré sa vie, veut conserver les traditions (le passage de la recette de cuisine à base de marmottes où les personnages retrouvent des souvenirs d'enfance en goûtant le plat cuit à l'antique est littéralement savoureux). Tout un monde qui vit sous nos yeux, sans exotisme facile, entre les ténèbres des grands passages du roman noir et des envolées lyriques, écologiques et mystiques fascinantes sur un monde ancien qui ne veut pas mourir (la rencontre avec une ourse, une course à cheval dans la steppe). Ce roman est annoncé comme le premier volet d'une trilogie. Sa suite va être attendue de pied ferme !

 

Site : K-libre

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 11:26

Retour à Jericho par le grand Ace Atkins, le polar ricain d’octobre, au moins

 

Un ranger revient de permission pour aller à l ‘enterrement de son oncle shérif.

 

Il est parti de sa ville il y six ans, le temps pour lui de combattre en Afghanistan, et pour la ville de changer . Un certain Grownie se sert de la ville pour faire de la drogue, tout en prônant la fraternité aryenne. Le suicide de son oncle shérif en est il vraiment un ?.

 

Trame pas très original, sauf que c’est Ace Atkins aux manettes. La trame finalisée sera tout sauf ce que vous ne pourrez imaginer. Les personnages sont très profonds, tous, second ou troisième couteaux. C’est maîtrisé de part en part, les dialogues sont bons, les retournements de situations sont bluffantes avec un maximum d’actions. On est totalement immergé dans l’histoire manipulée comme des pantins par les orientations diverses que prend l’auteur.

 

La fin dans le style western est mémorable un coté « impitoyable » qui s’en dégage.

 

Le Polar ricain du moi d’octobre, normal ace Atkins n’est pas un nouveau.

 

Pour mémoire il a un héros récurrent qu’on a déjà lu deux fois en France, quel dommage d’ailleurs que cette série soit arrêtée et est débutée par la 4 me de la série, enfin bon !!!

 

Plus un livre sur la mafia des années trente, chez le même éditeur.

 

voilà, vous savez tout, ou presque, en fait vous savez rien, lisez moi cette perle

 

Site : Unwalkers

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 11:51

En avril 1922, Ralph Exeter est le correspondant à Paris du journal anglais Daily World. On le voit fréquenter les milieux culturels de Montparnasse, sans négliger une actualité plus politique. Marié à une épouse russe vivant en Grande-Bretagne, Exeter a été engagé par le patron du Daily World, journal de gauche, pour ses sympathies soviétiques. Son rôle va plus loin, puisqu'il est censé transmettre aux bolcheviques des infos secrètes émanant d'un dirigeant français. En réalité, c'est pour lui une combine afin d'empocher une prime mensuelle. La conférence économique internationale qui va se tenir à Gênes est un sujet plus sérieux. En cet après-guerre, c'est à cette occasion que l'équilibre des forces en Europe doit s'affirmer. Une foule de journalistes témoignera des travaux de la conférence, qu'on imagine décisive. La région de Gênes va grouiller d'infos capitales. Ralph Exeter s'y rend par le train, chargé de remettre un document à la délégation soviétique.

 

Durant le trajet, il va sympathiser avec son confrère américain Herbert Holloway. Un type quelque peu exubérant, mais expérimenté et réactif. Ils vont croiser un nommé Moselli, à l'allure inoffensive, qu'il faudra écarter de leur route. En Italie, outre les carabiniers, ils remarquent la grande présence des Chemises Noires. Si Benito Mussolini, qu'Exeter a déjà rencontré à Cannes, n'a pas encore pris le pouvoir, ses troupes sont visiblement prêtes. Les délégations de chaque pays sont à pied d'œuvre. Celle de la Russie semble encore plus sécurisée que les autres, à quelques kilomètres de Gênes. Exeter y prend contact avec le diplomate Rakovsky, lui avouant qu'il a perdu le document à transmettre. Chef des services secrets, le colonel Yatskov charge Exeter de repérer un certain Rosenblum. Cet aventurier meurtrier aurait berné les autorités bolcheviques dans une transaction. Le Guépéou doit rapidement intervenir, bien que possédant peu d'élément pour l'identifier.

 

Parmi les nombreuses personnes venues à Gênes, Exeter tombe bientôt sous le charme d'une belle photographe américaine. Melicent Teydon-Payne a d'ailleurs vécu les débuts de la Révolution communiste à Petrograd. Tandis que débute la conférence, Exeter s'inquiète quand la disparition de Moselli entraîne une enquête de la police italienne. Demandant l'aide d'Exeter, le colonel Yatskov veut mettre la main sur un traître à la cause soviétique. Toutefois, c'est l'ombre de Staline qui plane derrière ce sombre imbroglio. Pour grimper les marches au plus tôt vers le pouvoir suprême, Joseph Staline n'est pas avare de crimes et de combinaisons douteuses. Après avoir assisté à un opéra de Verdi, Exeter rôde dans la nuit génoise, croyant avoir découvert Rosenblum. Le meurtre d'un officiel de la délégation russe va amener une enquête interne, dont Exeter est le suspect principal...

Romain Slocombe : Première station avant l'abattoir (Éd.Seuil, 2013)

 

Avec ses méandres politiques, l'entre-deux-guerres reste une fichue époque. Certes, les historiens en ont exploré beaucoup d'aspects. Ce sont généralement les grandes lignes de ces années 1920 et 1930 qu'on nous présente. Implantation du communisme, du fascisme et du nazisme, face aux démocraties européennes faibles. On devine les noirs arcanes et secrètes embrouilles qui eurent lieu en ces temps-là. Voilà ce que Romain Slocombe entreprend d'illustrer, et même de décrypter, dans ce riche roman d'espionnage. On sait que, pour que tout soit véridique, il apporte un grand soin aux détails, il est exigeant sur les faits précis. Ça implique quelques passages explicatifs, qui n'ont rien heureusement de rebutants. Car il s'agit bien de restituer le climat délétère qui régnait alors.

 

Slocombe s'inspire de son grand-père pour camper le journaliste Ralph Exeter. Mais on va aussi côtoyer d'autres personnages se référant à la réalité. Évidemment, le plus cocasse est Herb Holloway, “jumeau littéraire” d'Ernest Hemingway. Bon prétexte à ajouter un peu d'humour, en particulier quand explose une salle de bains. Mussolini apparaît également ici avec ses contradictions, à la veille de la dictature. Quant aux apparatchiks, on les sent proches de ceux qui existaient au début du régime communiste. Les amateurs de polars noteront un clin d'œil à Kenneth Millar. Derrière la façade mondaine, l'intrigue nous offre une palpitante plongée dans un univers malsain, mensonger et meurtrier, déjà porteur des germes de la seconde guerre mondiale. Un noir roman d'aventure, avec une belle dose de péripéties et de suspense. Encore une belle réussite à l'actif de Romain Slocombe.

 

Site : action suspens

 

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 11:44

La quatrième de couverture cite Vertigo et Laura à propos de ce roman, Le vent du diable de Richard Rayner. Et c’est bien de ce côté-là, aussi bien pour le décor que pour la thématique, qu’il faut aller chercher les références du roman.

 

1956. Maurice Valentine est un des architectes en vogue de la côte ouest. Il côtoie les stars, gagne des fortunes et est sur le point de se lancer en politique grâce à l’appui de son beau-père sénateur. Sa collaboration avec Paul Mantilini, l’un des personnages les plus influents et dangereux de las Vegas lui fait miroiter des gains faramineux, d’autant plus que la ville est en train de se développer à une vitesse vertigineuse. Tout va bien pour cet homme jeune, parti de rien, et prêt à tout pour aller le plus haut possible. Jusqu’à la rencontre avec Mallory Walker, jeune architecte richissime, belle, intelligente, dure, et au moins aussi ambitieuse que lui. Une rencontre qui va faire dérailler la belle machine, et mener Maurice Valentine au bord du gouffre.

 

Mis à part une ou deux faiblesses dans l’intrigue, je ne vois que des qualités à ce roman. Des personnages forts. Une bonne histoire, certes classique, avec sa femme fatale qui vient enrayer un mécanisme trop bien huilé, et son atmosphère très proche des films cités plus haut, mais bien contée.

 

Mais surtout, un contexte historique et politique intéressant, complexe, et très bien rendu : la naissance de Las Vegas, les liens entre le politique, la presse et la pègre, la grande époque de la guerre froide, de la paranoïa anti-communiste et les essais nucléaires du Nevada, avec toutes les pressions, horreurs et mensonges que cela suppose. Cette société mafieuse et luxueuse très bien décrite, avec ses luttes de pouvoir, sa fascination de l’argent et du clinquant. Le contraste avec les conditions de vie des musiciens noirs est bien campé, sans didactisme mais avec justesse … Que des qualités donc.

 

Des qualités et, indéniablement, de très belles pages, sur des thèmes aussi variés que l’architecture, le jazz, ou même le mélange de terreur, de fierté et de fascination que provoquait à l’époque le nucléaire.

 

D’où vient alors que je ne soit pas complètement conquis ? Pourquoi bien que ce roman m’ait plu, et que j’aie pris plaisir à se lecture me laisse-t-il une impression mitigée ? Un « bien sans plus » ?

 

Je ne saurais le dire. L’humeur du moment, la fatigue, quelque chose qui cloche mais sur lequel je ne sais pas mettre le doigt … A moins que cela ne soit la trop grande ambition du roman, le trop grand foisonnement de thématiques, de personnages, difficile à concilier sans apporter une énergie, un folie, une originalité stylistique qui manquent un peu ?

 

Je suis curieux de lire d’autres avis.

 

Richard Rayner / Le vent du diable (The devil’s wind, 2005), Rivages thriller (2008). Traduction de l’américain par Catherine Richard.

 

Site : actu du noir

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 11:35

La quatrième de couverture cite Vertigo et Laura à propos de ce roman, Le vent du diable de Richard Rayner. Et c’est bien de ce côté-là, aussi bien pour le décor que pour la thématique, qu’il faut aller chercher les références du roman.

 1956. Maurice Valentine est un des architectes en vogue de la côte ouest. Il côtoie les stars, gagne des fortunes et est sur le point de se lancer en politique grâce à l’appui de son beau-père sénateur. Sa collaboration avec Paul Mantilini, l’un des personnages les plus influents et dangereux de las Vegas lui fait miroiter des gains faramineux, d’autant plus que la ville est en train de se développer à une vitesse vertigineuse. Tout va bien pour cet homme jeune, parti de rien, et prêt à tout pour aller le plus haut possible. Jusqu’à la rencontre avec Mallory Walker, jeune architecte richissime, belle, intelligente, dure, et au moins aussi ambitieuse que lui. Une rencontre qui va faire dérailler la belle machine, et mener Maurice Valentine au bord du gouffre.

 Mis à part une ou deux faiblesses dans l’intrigue, je ne vois que des qualités à ce roman. Des personnages forts. Une bonne histoire, certes classique, avec sa femme fatale qui vient enrayer un mécanisme trop bien huilé, et son atmosphère très proche des films cités plus haut, mais bien contée.

 Mais surtout, un contexte historique et politique intéressant, complexe, et très bien rendu : la naissance de Las Vegas, les liens entre le politique, la presse et la pègre, la grande époque de la guerre froide, de la paranoïa anti-communiste et les essais nucléaires du Nevada, avec toutes les pressions, horreurs et mensonges que cela suppose. Cette société mafieuse et luxueuse très bien décrite, avec ses luttes de pouvoir, sa fascination de l’argent et du clinquant. Le contraste avec les conditions de vie des musiciens noirs est bien campé, sans didactisme mais avec justesse … Que des qualités donc.

 

Des qualités et, indéniablement, de très belles pages, sur des thèmes aussi variés que l’architecture, le jazz, ou même le mélange de terreur, de fierté et de fascination que provoquait à l’époque le nucléaire.

 

D’où vient alors que je ne soit pas complètement conquis ? Pourquoi bien que ce roman m’ait plu, et que j’aie pris plaisir à se lecture me laisse-t-il une impression mitigée ? Un « bien sans plus » ?

 

Je ne saurais le dire. L’humeur du moment, la fatigue, quelque chose qui cloche mais sur lequel je ne sais pas mettre le doigt … A moins que cela ne soit la trop grande ambition du roman, le trop grand foisonnement de thématiques, de personnages, difficile à concilier sans apporter une énergie, un folie, une originalité stylistique qui manquent un peu ?

 

Je suis curieux de lire d’autres avis.

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