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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 16:51
Quand Calvez revisite la rencontre avec les E.T.
Jean-Michel Calvez, ingénieur de formation, est auteur depuis 1992 et Planète des vents. Il a ensuite poursuivi avec Huis clones et La Boucle d’octobre. C’est un auteur de science-fiction, mais aussi de romans noirs et de polars (Panique au quartier latin).

L’Arène des géants est le premier roman des éditions Interkeltia.

Artefacts extraterrestres, voyage interstellaire et rencontres du troisième type.

Au large de la Guyane, un navire scientifique découvre une partie d’une gigantesque structure qui court sur toute la planète. Peu de temps après, la Terre quitte son orbite et part pour un voyage à la destination inconnue.

Pourquoi ? Par la volonté de qui ? Alors que les habitants de la planète se demandent ce qui leur a valu de subir ces événements illogiques, des astronomes découvrent que la Terre suit une trajectoire qui va l’amener à percuter un autre corps céleste.

Le fait que cette autre planète soit peuplée par une race extraterrestre ne va évidemment pas simplifier la situation...

Jean-Michel Calvez s’attaque au thème de la rencontre avec les extraterrestres.

L’Arène des géants est avant tout une histoire de rencontre avec des extraterrestres. On y trouve des éléments classiques de ce genre de récits de science-fiction : des OVNI, des extraterrestres qui ne heurtent pas l’image traditionnelle que peut en avoir le lecteur lambda (ils ressemblent de façon assez troublante aux fameux gris), les réactions parfois violentes, parfois amicales, des Terriens, les décisions aberrantes des politiques, et caetera.

Jean-Michel Calvez semble particulièrement à l’aise dans ce genre de récits. En effet, d’un bout à l’autre de L’Arène des géants, il démontre une maîtrise parfaite de tous les éléments clefs susnommés, ainsi qu’une grande habileté pour les mettre en branle et les adapter à une histoire qui, malgré un thème traditionnel, est d’une grande originalité.

Car ce roman qui invite le lecteur à assister à une rencontre du troisième type ne raconte pas la classique visite de petits hommes verts ou gris aux Terriens. Car les événements qui amènent à la confrontation entre extraterrestres et humains sont inédits. La Terre se voit en effet propulsée hors du système solaire, sur la trajectoire d’une autre planète, également éjectée de sa position habituelle. Or, les deux astres sont habités par des races intelligentes qui vont faire leur possible pour survivre, notamment apprendre à se connaître, avec les conséquences que cela peut avoir...

On en arrive alors à un des éléments majeurs du roman : la réaction des humains face aux extraterrestres. Entre les héros qui sont persuadés que les E.T. sont pacifiques, les politiques qui pensent qu’ils sont responsables de la menace de destruction qui pèse sur la Terre, les militaires qui veulent tout détruire, l’auteur a de quoi faire. Il va autant employer des figures communes que plonger le lecteur dans les méandres de tractations politico-militaires. Nous assistons aussi à des opérations scientifiques visant à élucider les mystères du network (la structure couvrant la Terre) et ce qui arrive à notre planète.

Jean-Michel Calvez maîtrise vraiment son sujet. Il crée des personnages réalistes qui interagissent dans des situations, certes fantastiques, mais d’une crédibilité saisissante. Le seul bémol est peut-être le personnage principal, Erwan Portanguen qui, s’il est attachant, n’a pas un métier (océanographe) qui le prédispose à participer à toutes les opérations auxquelles il prend part au cours de l’histoire. On notera toutefois que l’auteur en a conscience et essaie de justifier à plusieurs reprises, plus ou moins adroitement, cette incohérence.

Car Jean-Michel Calvez a le souci du détail. On peut s’y attendre de quelqu’un qui a une formation scientifique. L’Arène des géants le confirme. Ce roman regorge d’éléments techniques que l’auteur prend plaisir à expliquer, les vulgarisant adroitement. On a le droit à des détails sur le fonctionnement d’un robot d’exploration sous-marine, les conséquences du déplacement soudain de la Terre sont parfaitement crédibles...

Malgré cette précision scientifique qui caractérise tout le roman, on ne peut pas tout à fait dire que l’auteur satisfasse pleinement le lecteur. Les explications données pour exposer les raisons de l’aventure de la Terre sont un peu réduites à mon goût. Mais rassurez-vous, Jean-Michel Calvez ne laisse aucune zone d’ombre. On lui reprochera seulement de tout révéler dans les dernières pages - voire la dernière page - et d’achever son roman en queue-de-poisson.

L’Arène des géants est bourré de coquilles, indiquant un défaut de relecture de la part de l’éditeur. C’est dommage, car cela dessert le travail de l’auteur.

Un travail pourtant excellent, faisant de ce roman un ouvrage qui vaut totalement le détour. Il ne faut absolument pas hésiter à se laisser entraîner sur cette Terre en vadrouille, ni à partir à la rencontre des extraterrestres d’un Jean-Michel Calvez très très en forme.

L’Arène des géants, c’est bien ; lisez-en !


Stéphane Gourjault

 

Site :

ActuSF

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