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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 11:35

La quatrième de couverture cite Vertigo et Laura à propos de ce roman, Le vent du diable de Richard Rayner. Et c’est bien de ce côté-là, aussi bien pour le décor que pour la thématique, qu’il faut aller chercher les références du roman.

 1956. Maurice Valentine est un des architectes en vogue de la côte ouest. Il côtoie les stars, gagne des fortunes et est sur le point de se lancer en politique grâce à l’appui de son beau-père sénateur. Sa collaboration avec Paul Mantilini, l’un des personnages les plus influents et dangereux de las Vegas lui fait miroiter des gains faramineux, d’autant plus que la ville est en train de se développer à une vitesse vertigineuse. Tout va bien pour cet homme jeune, parti de rien, et prêt à tout pour aller le plus haut possible. Jusqu’à la rencontre avec Mallory Walker, jeune architecte richissime, belle, intelligente, dure, et au moins aussi ambitieuse que lui. Une rencontre qui va faire dérailler la belle machine, et mener Maurice Valentine au bord du gouffre.

 Mis à part une ou deux faiblesses dans l’intrigue, je ne vois que des qualités à ce roman. Des personnages forts. Une bonne histoire, certes classique, avec sa femme fatale qui vient enrayer un mécanisme trop bien huilé, et son atmosphère très proche des films cités plus haut, mais bien contée.

 Mais surtout, un contexte historique et politique intéressant, complexe, et très bien rendu : la naissance de Las Vegas, les liens entre le politique, la presse et la pègre, la grande époque de la guerre froide, de la paranoïa anti-communiste et les essais nucléaires du Nevada, avec toutes les pressions, horreurs et mensonges que cela suppose. Cette société mafieuse et luxueuse très bien décrite, avec ses luttes de pouvoir, sa fascination de l’argent et du clinquant. Le contraste avec les conditions de vie des musiciens noirs est bien campé, sans didactisme mais avec justesse … Que des qualités donc.

 

Des qualités et, indéniablement, de très belles pages, sur des thèmes aussi variés que l’architecture, le jazz, ou même le mélange de terreur, de fierté et de fascination que provoquait à l’époque le nucléaire.

 

D’où vient alors que je ne soit pas complètement conquis ? Pourquoi bien que ce roman m’ait plu, et que j’aie pris plaisir à se lecture me laisse-t-il une impression mitigée ? Un « bien sans plus » ?

 

Je ne saurais le dire. L’humeur du moment, la fatigue, quelque chose qui cloche mais sur lequel je ne sais pas mettre le doigt … A moins que cela ne soit la trop grande ambition du roman, le trop grand foisonnement de thématiques, de personnages, difficile à concilier sans apporter une énergie, un folie, une originalité stylistique qui manquent un peu ?

 

Je suis curieux de lire d’autres avis.

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