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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 17:17

Ce livre est incroyable : c’est certainement le suspense le plus intense que j’ai rencontré depuis longtemps. Comment raconter cela sans vous donner d’indices sur cette histoire ? Nick et Amy, Amy et Nick. Lorsqu’ils se sont rencontrés en soirée, ils ont presque eu le coup de foudre : elle est belle, intelligente et spontanée, il est brillant, attentionné et drôle. Mais au bout de deux ans de mariage, les choses commencent à se gâter : Amy n’est plus aussi spontanée, Nick plus aussi attentionné. Ils perdent tous les deux leur travail à New York et reviennent s’installer dans la ville natale de Nick, North Carthage. Mais alors que Nick semble trouver une forme de réconfort dans le Bar, qu’il tient avec sa soeur, Amy la new-yorkaise pure souche s’étiole dans ce trou paumé. Et leur quotidien devient difficile, fait de reproches, e non-dits et de frustrations. Lorsqu’Amy disparaît le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, le vernis craque. Nick est vite suspecté par la police, mais l’absence de corps les empêche de parler de meurtre.

 

Les chapitres sont tour à tour écrits par Amy et Nick. Le point de vue changeant constamment donne presque le tournis. Dès le départ, Nick, interrogé par la police, avoue (au lecteur, pas à la police) qu’il accumule les mensonges, mais nous ne savons pourquoi. En parallèle, Amy raconte dans son journal intime ses sept années avec Nick : leur rencontre, la perte de leur travail, leur installation à Carthage, sa nouvelle vie de femme au foyer… Et très vite, on se dit qu’il y a un problème : ces deux-là ne racontent pas la même histoire, ils ne sont pas du tout sur la même longueur d’onde. C’est le problème lorsqu’on joue au jeu de la séduction : que se passe-t-il lorsque l’autre découvre votre vrai caractère ? Lorsqu’on commence à connaître les défauts et les manies de l’autre, l’amour résiste-t-il ? Ou alors Nick et Amy ont-ils des secrets bien plus inavouables à se cacher ? Le roman est divisé en trois parties, se terminant chacune sur une révélation. Mais des révélations, il y en a plein le roman. Autant dire qu’à chaque fois que vous pensez être en train de comprendre ce qu’il se passe et qui croire, tout se renverse. Jusqu’à la dernière page.

 

L’intérêt du livre n’est pas dans l’enquête elle-même, car on saura assez vite ce qui s’est réellement passé, il réside dans l’observation au microscope de l’explosion de ce couple. Malgré leurs défauts, je n’avais aucune envie de quitter ces personnages, j’étais accro à leur folie. Quand j’ai refermé le livre, je me suis dit que ce scénario était improbable. Et pourtant au fil des pages, c’est le réalisme de cette histoire, son exactitude impitoyable et sa remarquable maîtrise qui rend l’angoisse si intense. A la fois thriller, roman psychologique, parfois même road movie, ce roman aux multiples visages ne laisse pas une seconde de répit. Des thématiques annexes à l’histoire principale viennent enrichir le récit, notamment l’impact de la crise sur la population américaine, qu’on a souvent du mal à mesurer en France, ou les bouleversements de la presse suite à l’arrivée d’internet. Mon seul regret est que l’inspectrice qui s’occupe de l’enquête ne soit pas plus développée, qu’elle n’ait pas un rôle plus important, surtout dans le dénouement.

 

Site : passion lecture

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 16:46

Le nouveau roman de Connie Willis, 'Blackout', a attitré mon regard des son arrivé sur les étagères. Faut dire qu'il a beaucoup de choses allant en sa faveur. Tout d'abord depuis son roman "Doomsday book" ("Le grand livre", une lecture vivement conseillée à tous!), Connie Willis est un de mes auteurs de prédilection. Connie Willis est un des auteurs ayant reçu le plus de distinctions à ce jour, parmi lesquels dix prix Hugo et six prix Nebula et chaque nouveau roman est synonyme de bonne nouvelle. Ensuite, comme dans "Le grand livre", c'est une histoire de voyage temporel, un thème parmi mes favoris. Enfin, l'action se situe durant la seconde guerre mondiale. Un cadre familier et cher à l'auteur, propice à nombre d'aventures.

 

Synopsis

 

L'histoire suit les pérégrinations temporelles d'historiens d'Oxford, en 2060, qui font des recherches sur les aspects des abris anti-bombardements de Londres sous le Blitz de 1940, ou encore l'évacuation des soldats britanniques à Dunkerque. Nos historiens de 2060, voyagent dans le temps directement à l'époque et sur le lieu de leur recherche, puis se mêlent à la population et participent au quotidien. Ils récoltent ainsi toutes sortes de données et reviennent ensuite à leur époque d'origine. Seulement voila, nos protagonistes ne peuvent semble t-il pas revenir. La méthode habituelle d'extraction ne fonctionne pas, et tous sont bloqués en pleine guerre mondiale.

Ça semble plutôt sympa, non? A lire des que possible!

 

A ma connaissance il n'a pas encore été traduit en français.

 

Site : En terre étrangère

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Organiser les voyages temporels des historiens de 2060 n’est pas de tout repos. Surtout lorsqu’ils sont nombreux et partent étudier des périodes dangereuses. Polly, Merope, Michael et d’autres voient leurs plannings quelque peu bouleversés, mais qu’à cela ne tienne, chacun rejoint sa mission, tous trois lors de la seconde guerre mondiale. Si tout démarre ou continue comme prévu, assez rapidement les uns et les autres commencent à ressentir quelques doutes. Connaître chaque détail à l’avance est-il suffisant pour prétendre maîtriser l’histoire et y survivre ?

 

L’histoire comme si vous y étiez

 

Il se passe en absolu peu de choses dans Black-Out, concentré sur la vie de tous les jours des individus. Et il s’en passe pourtant tellement. Connie Willis a fait un travail admirable côté reproduction historique, de quoi ravir les passionnés d’histoire, mais pas seulement. En montrant le quotidien des anglais au plus près, leurs préoccupations importantes ou futiles, l’auteure ressuscite l’époque jusque dans ses moindres détails. Le passé devient vivant, aisément accessible à tous ; les distances temporelles, culturelles ou émotionnelles sont abolies, le lecteur est plongé en 1940.

 

S’attacher aux protagonistes est chose facile tant l’auteure les rend sympathiques et humains. Les historiens y sont pour beaucoup, voyageurs loin de chez eux et du confort apporté par le progrès. Mais les gens sur leur route – enfants turbulents, personnes âgées revêches, jeunes filles souhaitant flirter et autres – qui leur causent du soucis ou apportent leur aide, les surprennent parfois… rendent le tableau fortement, agréablement familier. Tout cela déclenche une véritable fascination pour cet univers à la fois si lointain et encore si proche à l’échelle de l’histoire. Il devient impossible de lâcher cette lecture, d’autant que l’émotion est très présente, entre tendresse, compassion, crainte, espoir…

 

Vaste point de vue pour puzzle géant

 

L’alternance des points de vue est essentielle dans la construction du roman. Outre le maintien de la tension dramatique, elle permet de brosser un vaste panorama de la guerre au travers de divers lieux, corps de métier et situations (cœur des combats ou éloignés par exemple). En envoyant des historiens en divers points du passé, Connie Willis offre un point de vue unique et vaste, à la fois détaché et en plein cœur de la vie d’époque. Les événements vécus vont du plus futile au plus terrible, même si l’accent est tout de même mis sur le blitz londonien, qui permet de voir la capitale anglaise sous un jour méconnu.

D’autre part, des personnages secondaires d’historiens entretiennent le mystère. D’autres temps de la guerre, des lieux différents ou pas tant que ça, ou personnages aperçus en 2060, ils sont des ombres à peine rencontrées le temps d’un chapitre ou deux. Ceux-ci devraient intégrer la grande course du récit principal dans la suite à paraître l’année prochaine.

 

Une écriture fine qui entraîne habilement par le bout du nez

 

Black-Out est un pavé d’une fluidité rare et particulièrement passionnant. Bien que réutilisant un univers qu’elle a déjà exploité dans d’autres romans, Connie Willis offre ici un inédit en période temporelle comme en ton. Elle développe comme à son habitude une ambiance vivante, cette fois angoissante, autour des historiens et leurs missions. Si l’issue de la guerre est a priori connue, leur destin reste lui incertain et des questions importantes se posent concernant leur présence dans un temps qui n’est pas le leur.

 

Pour qui l’a déjà lue, le style de l’auteure se reconnaît parfaitement. Elle ne renonce pas à un certain humour dans des situations particulières ou lors de jeux de langage, grâce à des personnages secondaires amusants… Connie Willis prend également un malin plaisir à jouer avec les nerfs du lecteur en bourrant son œuvre de mini cliffhangers qui font régulièrement sourire tout en maintenant la tension dramatique, laissant toujours dans l’attente de la suite, vite, la suite. Petits bonus, les références culturelles ponctuant le texte (annotées + glossaire) et les extraits d’époque (affiches, rapports, discours…) en tête des chapitres. Au final, le roman se dévore sans y penser.

 

Multi-primé outre Atlantique à juste raison, Black-Out est LA lecture coup de cœur de la rentrée, qui saura toucher un public vaste, amateur de science-fiction, d’histoire, d’aventure et d’émotions. Ne passez pas à côté de cette pépite, d’autant que la suite et fin, All-Clear, arrivera très vite.

 

Site : Imaginelf

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 16:39

Quel plaisir d'ouvrir ce livre et d'enfin retrouver Kvothe pour le première partie de sa seconde journée de récit. Nous allons d'abord le retrouver à l'université où ses problèmes financiers et sa rivalité avec Ambrose continuent à perturber ses études. Heureusement qu'il lui reste ses amis, son talent, sa musique et quelques apparitions de la belle Denna pour illuminer ses journées. Pendant ce temps à l'auberge les choses reprennent leurs cours après l'attaque, mais l'ambiance dans le village est pesante.

Bragelonne nous gratifie donc ici de cette suite avec un livre VO découpé en 2 parties pour la VF, la seconde partie étant prévue pour octobre. Mais contrairement à certains éditeurs qui se sont fait spécialistes de ce genre de découpage il semble ici que ce soit uniquement dû à un problème technique du fait de l'embonpoint ajouté par notre belle langue français à toute oeuvre anglaise qui rendait la fabrication en un seul volume quasiment impossible (il aurait fait dans les 3 Kg pour plus de 2,5 millions de signes).

Et il faut reconnaître que l'on ne se sent pas lésé par ce beau bébé de près de 600 pages tout au long desquels Patrick Rothfuss nous gratifie une nouvelle fois de ses talents de conteurs.

Car même si au final l'histoire avance assez peu (malgré quelques ellipses pour lesquels on pourrait imaginer un livre entier) j'ai encore été happé dans cet univers que l'on continue de découvrir petit à petit à force de voyages et d'anecdotes, toujours avec cette petite pointe d'humour que notre aubergiste utilise pour dédramatiser nombre de situations bien délicates.

L'auteur nous rend les personnages si humains et vivant qu'il est impossible de ne pas s'y attacher, surtout dans un monde qu'il nous brosse avec une telle minutie que là aussi on est obligé d'y croire.

Je finirais en rendant hommage à la traductrice, Colette Carrière, qui nous retranscrit magnifiquement le rythme et la poésie de l'écriture malgré un bon nombre de termes techniques propre à cet univers qu'il n'a pas du être facile de nommer en français.

Il ne me reste qu'une chose à ajouter vivement la suite !

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euxième tome de la série « Chroniques d'un tueur de roi », La Peur du Sage se hisse sans effort au niveau du premier tome.
La méthode appliquée reste la même : un aubergiste raconte les exploits de sa vie passée, mais quelle vie ! Complexe et détaillé, le récit se tient, se suit, s'enchaîne. Les quelques longueurs du premier tome ont disparu, laissant place à une histoire des plus prenantes, menée tambour battant par l'arrogant Kvothe, auquel il arrive toujours plus d'aventures.
Si la première partie du livre reste consacrée à ses études à l'université, la fin du livre voit le jeune homme partir en voyage à la cour d'un éminent personnage, en qui il espère trouver un protecteur. On retrouve toujours en parallèle les rencontres discrètes et impromptues de Kvothe et Denna, toujours aussi imprévisible.
Le roman se dévore, mais comme le premier, il est difficile d'en voir la finalité : les aventures se suivent, mais on ne voit pas de but précis, de quête avec récompense ; c'est d'ailleurs sûrement ce qui fait l'originalité de la série. La vie de Kvothe se déroule sous nos yeux avides, avec ses hauts et ses travers, et l'on finit par être absorbé par son récit tels Chroniqueur et Bast, eux-mêmes auditeurs. La particularité de ses discours rapportés permet de prendre le texte avec différents points de vue, différentes perspectives, pourtant toute liées intimement à Kvothe. Une réussite !
L'écriture est également des plus agréables ; elle contribue à l'attrait du roman et vient parfaire le tout.
Un must de la fantasy moderne !

 

Site : babelio

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 16:25

Tome 2 du cycle : La Reine faucon

ISBN : 978-235294588-8

Catégorie : Aucune

Les cruels Aenirs ravagent le territoire au sud des montagnes, semant la mort et la terreur dans tous les villages.

Retranchés dans les hauteurs, les clans se croient à l’abri. Caswallon, voleur et guerrier solitaire, sait qu’ils seront les prochains à subir les assauts des terribles barbares. Mais les fiers highlanders refusent d’entendre la voix de la raison, et de s’unir pour contrer la menace. Pire, le chef du clan de Caswallon invite son ennemi à participer à leurs jeux d’été. Son geste pourrait bien condamner tous les clans.

C’est alors que Sigarni, la Reine Faucon, surgit à travers le temps et l’espace…

Critique

 

Par Asavar, le 04/09/2012

 Avec le Faucon Eternel, second tome du diptyque Hawk Queen et dernier roman de l’auteur non traduit en français, nous retrouvons une nouvelle fois David Gemmell. Après le cycle des Pierres de Pouvoir qui nous avait laissés un peu sur notre faim et un premier tome de Hawk Queen moyen malgré l’originalité de son personnage féminin, le Faucon Eternel relève le niveau, pour notre plus grand bonheur.

De prime abord, rien de bien original ne ressort de cette lecture, avec l’éternel peuple en détresse attendant son sauveur qui se trouve, comme par hasard, être le personnage auquel les protagonistes s’attendent le moins. Du reste, le lecteur l’avait deviné, étant donné qu’on le suit depuis le début. On y retrouve aussi l’état d’esprit cher à Gemmell, bien que Caswallon soit légèrement plus égoïste que les autres héros de l’auteur. Là encore, on se doute qu’il reviendra dans le droit chemin. Les méchants, dont les objectifs resteront vagues tout au long du roman, manquent de consistance.

Bien sûr, on y retrouve toutes les Gemmelleries habituelles qui plaisent ou déplaisent. Au-delà des redites, il est intéressant de remarquer que ce tome constitue une charnière entre les différents cycles de l’auteur. En effet, au-delà du seul récit du Faucon Eternel, certains propos du vieux prophète nous mettent la puce à l’oreille. Au fil des pages, on verra apparaître des termes familiers comme le peuple Nadir, la Source et les Siptrassi. Ils ne sont pas au cœur de l’intrigue, mais ces allusions permettent de penser que les romans de David Gemmell s’inscrivent tous dans un vaste cycle se déroulant dans le même univers.

Le Faucon Eternel comporte quelques petites touches d’originalité, comme cette prophétie cruciale qui ne se réalisera que si un certain personnage féminin fait le bon choix, ou encore quelques répliques bien senties qui nous rappellent les premiers livres de l’auteur. La disparition du méchant, si prévisible soit-elle, reste savoureuse et procure un bon moment de lecture.

En ce sens, ce dernier David Gemmell, riche de détails et d’anecdotes, pourra ne pas accrocher le lecteur de passage, mais réjouira assurément les fans de l’auteur.

6.0/10

Site : Elbakin

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 15:00

Vortex

Prenant ses racines dans la trame développée dans les deux précédents volumes, Vortex entant nous donner une fin élégante et digne du grandiose tour de force que fut Spin. Si l'attente fut longue, je dois dire que je ne fus pas déçu. Sans atteindre le niveau d'imagination et de brio du premier volume, Vortex est bien au-dessus d'Axis et nous offre une fin très satisfaisante.

Comme toujours avec Robert Charles Wilson, les rebondissements et surprises sont là. La dernière partie du roman est particulièrement étonnante. J'ai vraiment aimé. Si la vision finale peut paraitre à certains un tantinet triste et trop noire, elle reste fidèle à la trilogie en nous donnant une conclusion hallucinante.

J'ai pour habitude de ne pas dévoiler trop de détails sur l'histoire pour ne pas gâcher le plaisir du lecteur, je vous dirais seulement, lisez Spin et si l'histoire vous accroche comme elle m'a accrochée, poursuivez la lecture, car le final vaut le détour.

Robert Charles Wilson nous prouve encore une fois qu'il est un des plus grands maîtres de la science fiction classique. La trilogie Spin fut pour moi un régal à suivre.

 

Si vous êtes un hardcore fan de SF, cette trilogie se doit d’être dans votre bibliothèque.

 

 Site : En terre étrangère

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Dix mille ans se sont écoulés lorsque Turk Findley et Isaac Dvali jaillissent de l’Arc temporel dans le désert d’Equatoria. Dix millénaires depuis que les Hypothétiques ont capturé la Terre et Mars dans le Spin, puis connecté ces deux mondes au réseau de planètes via les Arc. Une éternité pour l’humanité, un clignement d’œil pour Turk. Mais notre pilote n’a pas le temps de méditer sur sa situation. Le voilà capturé par Vox, un archipel artificiel voguant sur les océans de l’Arc, et dont les autorités voient en ces « Enlevés temporels » les clés d’une communion ultime avec les Hypothétiques. Vox a mis le cap vers la Vieille Terre, mais qu’espère-t-il y trouver ? Car la Terre est désormais un monde mort. Etouffée par les rejets en dioxyde de carbone issus des ressources pétrolières de deux mondes, elle a connu une vague d’eutrophisation totale par des bactéries sulfureuses. Ses océans sont vides, son atmosphère toxique, et les dernières cités humaines de se sont éteintes.

Loin dans l’espace et le temps, le Dr. Cole accueille au Texas State Care un nouveau patient : le jeune Orrin Mather. Il a été retrouvé vagabondant dans les rues de Houston, et l’officier de police Bose qui le dépose au centre lui témoigne une surprenante empathie. Le Dr. Cole s’intéresse rapidement à ce garçon qui présente vis à vis du monde extérieur une curieuse réserve, comme s’il l’observait avec détachement. Il garde constamment sur lui ses carnets, sur lesquels il a couché un récit de science-fiction : l’histoire d’un homme, Turk Flindley, projeté dix mille ans dans le futur par les Hypothétiques, et de Treya/Allison, une citoyenne de Vox en rupture avec son archipel-état. Roman sans intérêt ou message à double sens ?

Troisième opus pour la trilogie de Robert Charles Wilson initiée avec Spin et poursuivie avec Axis (Denoël Lunes d’encre), et dernier volume pour cette exploration du monde post-Spin. Avec Vortex, le lecteur part enfin à la rencontre des Hypothétiques, et en sortira enrichi de nombreuses révélations cruciales sur la nature de ces énigmatiques nano-machines auto-répliquantes qui peuplent la galaxie. L’attente aura été longue, mais nous voici enfin récompensés ! Après le succès de Spin, nombreux étaient les lecteurs de Wilson à s’être montrés déçus par Axis, second opus trop lent et au final décevant d’après eux. J’ai précédemment exprimé mon désaccord sur ces opinions de lecteurs et expliqué en quoi Axis est à mes yeux un très bon Wilson. Avec Vortex, les réticents devraient cependant se réconcilier avec la trilogie, tandis que les lecteurs conquis comme moi par Spin et Axis y trouveront un dénouement à la hauteur de leurs espoirs.

Wilson sait rebondir au fil des romans de sa trilogie. Plongeant une fois de plus le lecteur dans d’étourdissants sauts temporels, il projette cette fois-ci l’humanité dans un réseau futuriste de planètes habitables, toutes reliées par les Arcs comme un chapelet de perles. Dix millénaires n’ont pas permis d’éclaircir le mystère des Hypothétiques, bien au contraire. Ces mystérieuses entités manipulent-elles consciemment l’humanité ? Et si oui, dans quel but ? Mais si ces questions philosophiques ne cessent de passionner les hommes de ce lointain futur – au point de bâtir un état nomade autour d’un culte des Hypothétiques – le problème de fond de Vortex reste l’écologie et la mort prophétisée de la biosphère terrestre. Que ce soit au XXIème siècle avec l’importation massive de brut d’Equatoria ou dix millénaires plus tard suite à l’eutrophisation de la planète, l’humanité perd complètement le contrôle de son environnement, et les Hypothétiques ne s’en soucient guère. Au-delà du passionnant axe de réflexion sur ces nano-entités aux technologies presque magiques, Wilson s’interroge non sans un certain cynisme sur l’avenir même de notre planète, soumise aux dérèglements climatiques et aux rejets massifs de dioxyde de carbone. Il en ressort un tableau sévère, presque déprimant, que la prodigieuse plongée dans l’abîme du temps ne parvient pas à totalement occulter. Oui, l’humanité détruit son environnement, et non, notre espèce ne saura jamais ménager son berceau écologique. Désespérant, et pourtant. Wilson n’a de cesse d’explorer ce tragique futur sous un regard profondément humaniste, nous forçant à nous rattacher à n’importe quelle lueur d’espoir à travers ses personnages positifs. Il y a-t-il encore du bon en l’homme ? Suffisamment pour que le lecteur puisse espérer au fil du récit d’Orrin Mather…

 

Site : Traqueur stellaire

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 11:53

érôme Noirez est un auteur français désormais connu et reconnu sur la scène de l’imaginaire. Il a notamment signé : Le Diapason des Mots et des Misères (Griffe d’encre/J’ai Lu), Féérie pour les ténèbres (Nestiveqnen/Le Bélial), ou encore Fleurs de dragon (Gulf Stream/J’ai Lu).

Pour la rentrée littéraire, c’est aux éditions Calmann-Lévy que paraît son nouveau roman, dans la collection ambivalente Interstices.

 

Huit collégiens arrachés à leur existence par une étrange institution

 

Silling. C’est le nom de ce lieu qui ne se situe pas, qui s’énonce seulement. Et c’est à Silling que se trouvent les huit collégiens mystérieusement enlevés.

Pourquoi ? Par qui ? Ces questions, tout le monde se les pose, sauf peut-être Duclos, un ancien animateur radio qui reçoit depuis peu des chèques pour conter tous les dix jours des histoires étranges et horrifiques à des mystérieux « pensionnaires »... ceux de Siling.

Conteur de métier, ses histoires ne sont pas de celles où l’on s’évade et où l’on s’épanouit. Le registre des récits de Duclos est plus sombre, plus informe aussi. Toujours à la limite entre réel et étrange, entre hasard malheureux et destin funeste… ses histoires fascinent autant qu’elles laissent mal à l’aise.

Tout au long du récit, notre seul œil sur le monde est celui de Duclos, et parfois aussi celui de sa fille, Ninon.

 

Vous avez dit sadique ?

 

Evidemment, le titre de l’œuvre de Jérôme Noirez n’est pas sans rappeler une autre œuvre : celle du Marquis de Sade, Les Cent Vingt Journées de Sodome, livre controversé où des hommes font subir à d’autres êtres humains de nombreux sévices et tortures.

De nombreuses références parsèment le roman, outre les 120 jours, on retrouve certains personnages, mais aussi et surtout le lieu : Silling (Château de Silling dans le roman de Sade).

Quand on débarque dans le Silling de Jérôme Noirez, on ne sait à quoi s’attendre… des enfants enlevés n’augurent jamais rien de bon. Mais il semblerait que leur disparition ait un autre but que de les torturer...

 

Sous la direction de quelques adultes dont un violeur en série récidiviste et une femme qui a commis un infanticide, les jeunes adolescents n’ont qu’à bien se tenir. Silling devient alors au fil des pages un endroit encore plus brumeux et évanescent dont le but flou devient carrément opaque. Une chose est sûre, dans 120 jours, ils seront libres, comme le leur indique le panneau lumineux qui décompte les jours…

Ces enfants enlevés ont chacun des traits de caractères très développés par l’auteur, poussant certains des aspects les plus noirs de la psychologie humaine.

 

Jérôme Noirez explore ici l’image de l’enfance sous tous ses aspects. Quand l’enfant devient adulte sans passer par la phase adolescente, quand les adolescents restent trop enfantins, ou encore quand les adultes régressent ou ne grandissent jamais… beaucoup de cas de figure sont possibles.

 

Une écriture étrange à laquelle on s’habitue sans mal

 

La plume de Noirez dans 120 journées est à la fois simple et étrange. Son expression est faite de phrases courtes qui s’imprègnent facilement dans la mémoire.

Alors que les chapitres se déroulant à Silling sont faits par un narrateur omnipotent, ceux de l’extérieur sont quasiment tous écrits par Duclos. Les passages avec ce dernier sont parmi les plus plaisants. Son expressivité, sa façon d’aimer sa fille Ninon (qu’il surnomme « sa crapote ») sont autant de choses à savourer. Son quotidien même en devient passionnant.

Quant à ses récits à la frontière du réel et d’autre chose, ils sont encore plus fascinants, hypnotiques et noirs, laissant également une place non négligeable à la répugnance.

 

 

Fascinant, c’est le mot à retenir pour 120 journées. Très difficile à décrire dans son ensemble, cette œuvre mérite le détour pour son style narratif original de qualité, mais surtout pour son ambiance très bien retranscrite.

À l’image de la collection Interstices, ce roman de Jérôme Noirez nous laisse confus de ne pas savoir où s’arrête la réalité et où commence le fabuleux.

Et vous, à quelles fins pensez-vous que Silling a été créé ?

 

Site : Actu sf

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 11:30

En basculant de plain-pied dans la SF, Garcia tourne le dos à un certain surmoi discursif, au profit d’une pure oeuvre d’imagination. Délivrée de tout souci réaliste, chaque scène s’offre comme une sublime virée onirique, avec ses promesses de mirages (vaisseau reptilien, planètes pourrissantes et crépusculaires), de visions pop (western, soap, film d’anticipation), de bestiaire improbable (serpent à sonnettes, chevaux en acier, poulpe géant). Le monde se démultiplie en paysages abstraits et sans fin à la Moebius, tandis que la vie humaine se voit réduite à un bug perpétuel.

 

“On chante les vieux airs, on récite les poèmes classiques, on copie et on colle les images d’antan.” Chassez le philosophe, il revient au galop. Par sa fable intergalactique, Garcia invite à relire le monde. Il s’en prend à son recyclage bégayant – le désir d’éternité comme parabole. Garcia prône la fin de la toutepuissante pensée humanoïde et un retour à l’intelligence du réel et de ses objets – thèse défendue dans son essai de philo paru en 2011, Forme et objet – Un traité des choses. Renvoyant dos à dos quête du paradis perdu et mythologie du progrès, pro et anti-éternité, Garcia offre une autre façon de voir et de penser, une manière de réenchanter le monde.

 

Site : Inrocks

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Excellent roman, où la science-fiction sert finalement de prétexte à s'interroger sur le cours du temps et plus précisément sur le sens des actions de l'homme. Dans un monde voué à l'Eternité, que reste-t-il à faire?

Le livre est découpé en plusieurs chapitres portants le nom de son principal protagoniste. Sans trop révéler le contenu du roman, disons qu'il se divise en deux parties assez distinctes : la première pouvant s'apparenter à un recueil de nouvelles, la seconde à quelque chose de plus romanesque.

Le ton du livre, bien que très mélancolique, ne cesse d'évoluer et se nuancer : on navigue d'une science-fiction rappelant Bradbury à un tableau proche de Bioy Casares et son "Invention de Morel", puis on se retrouve dans un récit à la fois naïf et acerbe que n'aurait pas renié Vonnegut, avant de s'aventurer dans un passage renvoyant autant au western qu'au conte philosophique... Bref on voyage beaucoup, et toujours ce thème du temps, à la fois omniprésent et absent, qui hante les pages.

C'est ce mélange de mélancolie intemporelle et d'esthétique travaillée et référencée qui m'a plu, quelque chose de frais et sincère, loin de toute idée de genre littéraire.

 

 Site : Babelio

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 09:52

ommençons par le début: les zombies sont pour la littérature et le cinéma quelque chose qui n'a aucun intérêt. C'est même débile. Conclusion pour ce premier roman: J AI ADORE. COUP DE COEUR!!! Je pense vraiment que sur le coup, il faut faire confiance à la maison d'éditions: Robbert Laffont. Et c'est bien ce que je me suis dit: si Robert Laffont fait confiance à cet auteur c'est qu'il y a autre chose que du zomie.

Et c'est totalement cas! Je peux rapprocher cette histoire des romans: Je suis une légende, La route, le dernier homme et d'un point de vue cinématographique "Seul au monde" avec Tom Hanks. C'est l'histoire humaine que j'ai tant aimé dans ce roman. La remise en question du personnage face à la mort qui l'entoure. Sa survie, son quotidien, sa relation avec son passé et ses souvenirs. Les avis tranchant qu'il peut avoir sur notre société. Un livre sur la civilisation. C'est aussi une histoire sur la solitude, un mal qui nous ronge qui nous réduit à rien.

Une très belle découverte dans cette rentrée littéraire 2012.

 

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S'il faut lire un roman dans la rentrée littéraire 2012-2013 c'est absolument celui-ci. Vous aurez lu le résumé, vous penserez que ce roman n'est pas fait pour vous pourtant sachez que je ne suis pas fan du genre et ce roman m'a totalement surprise.
Loin des stéréotypes que nous connaissons, l'auteur souhaite: "s'intéresser aux angoisses du personnage, son parcours intérieur. Exprimer une violence aussi".
Ce n'est pas un roman d'horreur, il n'y aura pas de sang, de scènes trash, pas de guerre déclarée, ici le zombie devient le compagnon de vie qui se trouve trois étages plus bas. le narrateur se retrouve seul, personne a sauvé, il faut dire qu'il n'avait pas vraiment une famille, pas vraiment d'amis non plus alors il ne voit pas pourquoi il descendrait en bas pour se sauver. La survie se met en place. Les souvenirs de sa vie "passée" remontent, réflexions délicieuses avec cette petite pointe d'humour qui fait tout. Des petites perles ponctuent largement ce premier roman. Critique de notre société, de notre dépendance aux autres, roman de solitude.
C'est un excellent roman!
Béné

 

Site :  Babelio

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26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 16:46

La Mafia n’existerait pas sans les femmes qui, en Sicile, sont un peu les hommes de la maison. Ce soir à 18h05 sur Toute l’histoire.

 

Caton L’Ancien le disait déjà : “Le monde entier tremble devant les Romains et lesRomains tremblent devant leurs femmes.” Rien n’a changé dans le Mezzogiorno italien. Dans la ‘Ndrangheta, la Mafia des Pouilles, les capi les plus redoutés, ceux qu’on surnomme les loups de l’Aspromonte, sont des agneaux devant leurs louves, dit un proverbe. Ils sont féroces, ils tuent sans pitié, mais ils n’ont que l’apparence du pouvoir. Leurs épouses ne sont pas seulement les gardiennes et les maîtresses du foyer. Elles en sont le cerveau.

 

L’homme n’est que l’exécutant. Et l’exécuteur. En Sicile, où Cosa Nostra dicte sa loi aux Siciliens, entre dans leurs maisons comme dans un moulin et surveille leur vie de la naissance à la mort, les femmes ne sont jamais loin quand le sang coule. Elles mettent au monde, couvent, élèvent des mafieux. Elles leur infusent dès le plus jeune âge le culte de la Mafia. Le mari n’est jamais là, il est en cavale, en prison ou coulé dans du béton. La Sicilienne est l’homme de la maison. Elle transmet la loi, elle persuade ses enfants, les garçons comme les filles, que rien n’existe en dehors de Cosa Nostra, dont elle leur enseigne la culture, la morale et les codes. Elle les destine à la Mafia, comme on destinait autrefois un fils à l’armée ou à l’Eglise.

 

Un jour comme un autre à Palerme, pendant la guerre entre les Corléonais et les Palermitains. Le “Giornale di Sicilia” a publié, comme tous les matins, la liste des morts de la veille. Assise sur une chaise de paille et entourée des femmes de sa famille et de ses voisines, Serafina Battaglia contemple le corps de son mari troué de balles qui gît sur la chaussée. Elle fait tout ce qu’une bonne épouse doit faire. Elle hurle pour que ses hurlements s’entendent et proclament sa douleur, elle se tord les mains. Puis elle gémit longuement, un gémissement animal dont seules les épouses de mafieux connaissent le secret. Puis elle rentre chez elle, auréolée de son deuil tragique, et commence aussitôt son lent travail de mort.

 

Pendant des années, elle va répéter à son fils que le sang appelle le sang et qu’il doit venger son père parce qu’un mort non vengé est un mort sans sépulture. S’il ne remplit pas ce devoir sacré, il sera montré du doigt, méprisé. Il ne sera jamais un homme d’honneur, il ne prêtera jamais le serment que la Mafia exige de ses membres : “Que ma chair brûle si je trahis Cosa Nostra.” Il n’aura ni pouvoir ni statut ni richesses. Le fils obéira à sa mère et sera abattu à son tour. Serafina Battaglia contemplera son corps ensanglanté comme elle a contemplé celui de son père. Elle donnera à nouveau tous les signes du désespoir. Elle observera scrupuleusement tous les rites funéraires de la Mafia, elle se griffera le visage comme doivent le faire les veuves et lespleureuses.

 

Mais au fond d’elle-même, elle est résignée. Elle sait qu’elle a envoyé son fils à la mort. Elle joue un rôle, elle respecte une dramaturgie, elle suit une mise en scène réglée depuis toujours. La Méditerranée est un théâtre où les morts ne se relèvent pas quand le rideau tombe.

 

Anne Véron, qui a réalisé ce documentaire saisissant, ose dire ce qu’il est malséant de rappeler : les mafieux ne sont pas des monstres surgis de nulle part, ils sont tous nés d’une femme, ils ont tous été éduqués, modelés par une femme dévouée corps etâme à Cosa Nostra qui est son Eglise et sa famille. La Mafia n’existerait pas sans les femmes. Ce que révèle Anne Véron, c’est que les femmes du Mezzogiorno ne font pas que transmettre les valeurs de la Mafia. Elles la dirigent. Les hommes ne sont que des pantins qui ne font rien sans elles.

 

Toto Riina, le chef légendaire des Corléonais, n’était qu’un toutou devant son épouse, Ninetta Bagarella. Ce n’était pas une paysanne illettrée. Elle était institutrice au début des années 1950. A l’âge de 12 ans, elle est tombée amoureuse de Toto Riina et a décidé qu’elle deviendrait sa femme. Elle est devenue aussi son âme damnée et sa consigliera. C’est elle qui lui a inspiré sa stratégie et l’a poussé à éliminer ses rivaux de Palerme pour être le seul à contrôler le trafic de stupéfiants. Après l’arrestation et la condamnation de Toto Riina à la prison à vie, elle a pris sa succession.

 

Elle s’est imposée comme le parrain de Corleone. Elle est devenue aussi crainte et respectée qu’un homme. Elle a gouverné l’organisation de son époux d’une main de fer. Elle a ordonné des assassinats tout en élevant ses enfants. Arrogante, convaincue d’avoir choisi la juste voie. Elle a échappé à la justice. Elle vit retirée dans le centre de Corleone. Elle va à la messe. On a encore peur d’elle mais on la salue bien bas. C’est une femme d’honneur.

 

François Caviglioni

 

 Site : traqueur stellaire

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 16:08

"La pierre nue se dressait devant la lune dans une grande clairière, dominant Yssobel qui, les larmes aux yeux, la contemplait depuis la lisière du bois. Elle avait voyagé longtemps, bien plus qu'elle ne s'y attendait..."

 

Son incursion à l'intérieur de la Forêt des Mythagos, le Bois de Ryhope qui abrite les créatures issues de l'imagination collective, s'est terminée aux portes de Lavondyss, très loin à l'intérieur. Steven n'est jamais revenu dans le monde réel. Loin de s'être perdu, il a retrouvé Guiwenneth et ensemble ils se sont installés là, fondé une famille et se sont entourés de gens pour former une communauté vivant en harmonie. Leurs deux enfants, Yssobel et Jack ont pourtant hérité différemment des gènes de leurs parents, la part mythago l'emportant chez la fille, la part humaine chez le garçon. Ce qui ne les empêche pas d'éprouver de profonds sentiments l'un envers l'autre. Les relations entre la mère et Yssobel semblent cependant se tendre au point de se rompre. La jeune fille décide de partir, en réponse à un appel, une envie irrésistible suscitée par l'écho d'une ombre. Pour la retrouver, Jack décide de se rendre à l'orée de la forêt, côté humain, pour faire revivre le fantôme de son grand-père, capable selon lui de localiser la jeune fille...

 

Avilion est le dernier roman de La Forêt des Mythagos et malheureusement aussi le dernier de Robert Holdstock. Le cinquième volet de la saga est l'occasion de se replonger dans le fascinant Bois de Ryhope et boucle définitivement la saga d'un auteur au talent incontestable. Il est publié aux éd. Denoël coll. Lunes d'encre.

 

Inutile de lire toute la saga de La Forêt des Mythagos: Avilion est une suite presque directe du premier épisode de la série. Mais que cela ne vous empêche pas de lire les autres livres, l'univers de Robert Holdstock a un charme vraiment particulier.

L'histoire commence à la fin du conte.

Dans le monde imaginaire, Steven a retrouvé Guiwenneth et ils eurent de nombreux enfants. Sauf que la suite n'est pas un long fleuve tranquille. Chacun conserve en lui des démons qui ne demandent qu'à sortir un jour. Celui de Guiwenneth est Christian, son kidnappeur et son tortionnaire. Et l'écoulement des jours ne fait que réaffirmer le sentiment qu'elle cultive depuis le moment où elle a été son objet: elle veut assouvir sa soif de vengeance. Le tuer de ses propres mains. C'est ce qui précipite son départ.

Le démon de Steven, en l'absence de sa femme, est simple: il a la nostalgie du monde réel. Sans attache, il n'a aucune raison de rester dans cette forêt de l'imaginaire.

 

Au fond, le roman se joue sur un rythme binaire avec des personnages à doubles facettes obligés de faire des choix booléens.

Loin d'être manichéens, Yssobel et Jack ont un côté réel et un côté imaginaire, un rouge (comme le sang qui coule dans les veines) et vert (comme la forêt imaginaire dans laquelle plongent les racines). Comme sur un pas de deux, Yssobel, dont le côté vert est le plus prononcé, rencontre au cours de son aventure deux personnages de légende: Arthur et Ulysse. Mais tandis que l'un n'est qu'à l'aube de sa vie, l'autre n'en est qu'à son crépuscule. Les lois étant d'une nature inhumaine, et toujours dans cette dichotomie, Guiwenneth aura aussi l'occasion de rencontre Peredur, son père, alors plus jeune qu'elle.

 

On l'a compris, Avilion est donc construit en brouillant les règles d'espace et de temps, en mixant héros du passé et du présent, à tel point que tout devient possible.

Le Bois de Ryhope est le lieu de tous les possibles. C'est ce qui rend cet endroit si fascinant et sa lecture si agréable.

 

 AvilionYssobel

 

 Manu B.

 

8 Suite directe de La Forêt des Mythagos, ce roman nous replonge dans le Bois de Ryhope avec les héros du roman genèse. Joliment conté par Robert Holdstock.

 

Critique réalisée le 23/04/2012.

 

 Site : SFI Universe

 

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