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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 17:15

Memphis. Buck Schatz tombe des nues lorsqu’il apprend que son ennemi juré, Heinrich Ziegler, incarnation du mal absolu, n’est pas mort en Russie comme il l’avait toujours cru. Quelques années plus tôt, il aurait certainement entrepris toutes les démarches possibles pour retrouver Ziegler. Mais si Buck est une légende de la police, celui qui, dit-on, à servi de modèle à Clint Eastwood pour L’inspecteur Harry, il a aujourd’hui 87 ans et profite d’une retraite qui lui permet de jouir en paix de ses deux principaux plaisirs : fumer ses cigarettes et assassiner son entourage de ses traits d’humour cinglants.

Toutefois il y a des réflexes qui ont la peau dure, et lorsque Buck décide malgré tout de ressortir son 357 magnum et d’aller fouiller cette étrange histoire, il est loin d’imaginer les dangers auxquels il s’expose. Mais si Buck n’a plus vraiment le physique de l’emploi, il a maintenant un style propre à désarmer le plus acharné des adversaires.

 

 Je dois bien avouer qu'au départ je n'étais pas très chaud pour cette lecture. Un peu repu des "polar-léger-drôle". J'en ai lu un certain nombre en début d'année.

Mais au vu des différents avis que j'ai lu, je me suis finalement décidé à m'y mettre. Et après lecture, je ne regrette pas du tout!

 

Le roman entier repose sur la personnalité de Buck Schatz! C'est vraiment lui qui tient le livre. Friedman a créé un personnage acariâtre, misanthrope, grincheux et à l'humour noir dévastateur. Toujours à sortir des répliques grinçantes et pas forcément de bon goût.

Il sera accompagné de son petit-fils dans cette chasse au trésor nazi!

Les personnages évoluent entre course poursuite un peu foireuse, gros calibres, dialogues croustillants, diabète et arthrose !

L'intrigue en elle-même n'est pas forcément des plus originale ou même compliquée, mais elle contient tout un tas de rebondissements et de fausses pistes qui font que les pages passent à une vitesse folle. On tourne encore et encore les pages pour avancer avec les deux anti-héros! On se laisse prendre au jeu dès les premières pages et on ne décroche jamais!

Malgré tout, le roman laisse apercevoir par-ci par-là, quelques touches de noirceur sans humour et aborde notamment la vie des parents après la mort d'un enfant, la vieillesse bien sûr, la peur de mourir, les maladies. la solitude des personnes âgées..

Mais l'auteur parle de ces sujets sans en faire trop ou même tomber dans le pathos.

L'humeur reste toujours à la rigolade. Et quand le roman touche à sa fin, on ne rêve que d'une chose... revoir Buck Schatte dans une nouvelle aventure!

 

Site : serial lecteur

 

Alors si vous voulez vous offrir un bol d'air frais entre deux thrillers, ou même simplement rire un bon coup, n'hésitez pas!

Indéniablement mon Sonatine préféré de cette première moitié 2013 !!

 

Moi aussi quand je serais grand je serais Buck schatz!

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 16:56

La fille qui avait de la neige dans les cheveux est centré sur le personnage de Magda, une quadragénaire qui a fui Stockholm après son divorce et s'est repliée, avec son fils Nils, sur sa ville natale. De son emménagement à la redécouverte de l'amour dans les bras de Petter, en passant par la gestion tumultueuse des relations avec son ex-mari, Ninni Schulman ne nous épargne pas grand-chose des émois de son héroïne, dont le petit cœur palpite quand Petter like un statut sur son mur Facebook ou l'inonde de textos sirupeux qu'on imagine remplis de <3...

 

Seulement voilà, Magda est la rédactrice en chef de la feuille de chou locale. Dans une ville de 5 000 habitants, son rôle est surtout de couvrir les centenaires de la maison de retraite ou la prestation de la chorale paroissiale pour le compte du bureau national de son journal. La disparition de la jeune Hedda tombe à pic pour démontrer ses qualités d'investigatrice, d'autant que – coïncidence géniale – Christer, le flic chargé de l'affaire, est un ami d'enfance.

 

Ce dernier fait équipe avec Petra Wilander, l'autre femme clé de La fille qui avait de la neige dans les cheveux. Intelligente, équilibrée, menant une vie de famille saine à l'opposée de celle de Magda, elle ne parvient pourtant pas à faire avancer comme elle le souhaiterait la double enquête échue au poste de police d'Hagfors.

 

Coup de chance ! Magda, qui aide sa copine Jeanette (qui est aussi sa coiffeuse et a particulièrement bien réussi son balayage) à mettre de l'ordre dans les affaires de son grand-père décédé, tombe pile-poil sur le nid des méchants (un réseau de prostitution de jeunes moldaves) ! Le scoop et la résolution finale de l'affaire ne sont pas très loin, mais il reste encore une centaine de pages à occuper, donc on aurait dit que les méchants disparaissent, mais qu'ils ont vu que Magda les avait vus et que, même, ils la menacent si elle continue de les embêter. Alors Magda, sur son petit nuage amoureux et professionnel, que même elle continue pour décrocher son scoop et faire éclater la vérité et que les méchants alors, ils l'attaquent... Même qu'elle serait sauvée in extremis – pas par Petter, ce serait un peu trop nunuche quand même – mais son voisin, le père de Christer, qui se rachète ainsi parce qu'il était client des prostitués moldaves à cause de ce que sa femme elle était gentille mais vieille. C'est beaaaaau.

 

Un pied chez Harlequin, l'autre dans le cousu de fil blanc, La fille qui avait de la neige dans les cheveux est représentatif de la gentrification du genre policier. Dans la veine des romans de Camilla Läckberg ou d'Helene Tursten, Ninni Schulman propose un produit insipide, sans inspiration, centré sur le domestique à l'instar des journaux féminins (adolescente dépressive ou faisant son coming-out, désintérêt sexuel du conjoint, ex-mari parti avec une jeunette à qui il fait un enfant, etc.) et qui offre aux lectrices qui composeront sans doute la majorité de son public, une battante romantique (Magda) et une épouse professionnellement douée, équilibrée et tolérante (Petra) bien rassurantes.

 

Site : Vents sombres

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 16:47

Qui dit Naples, dit mafia... c’est justement ce cliché que détourne ici avec brio Maurizio de Giovanni qui montre à quel point la société italienne est gangrenée par l’image de la Camorra, prétexte à toutes les excuses, à toutes les paresses, aux astucieuses manipulations pour se débarrasser de personnes honnêtes, comme notre héros, policier relégué dans un placard pour dénonciations calomnieuses qui lui ont fait perdre tout ce qui comptait pour lui, sa famille, son poste en Sicile et l’estime de ses collègues.

 

Tout en gardant un ton et une atmosphère très italienne, Maurizio de Giovanni possède une efficacité nerveuse fort appréciable qui apporte beaucoup de rythme à son intrigue. Sa construction est très moderne : de courts chapitres alternés par deux ou trois pages d’un récit choral ou futures victimes et l’assassin nous livrent leurs impressions... des destins croisés et brisés qui en fait nous éclairent sur le ressenti de tous ces personnages.

 

Parallèlement, l’inspecteur Lojacono retrouve peu à peu un second souffle, enquêtant dans cette ville inconnue, arrière-plan très riche de couleurs et d’émotions. Impressionnée, une jeune femme, le substitut du procureur lui accorde sa confiance... Tous les deux sentent que ces meurtres font partie d’un vaste plan... Tous les deux ont quelque chose à prouver aux autres, mais d’abord à eux-mêmes. Cette enquête va les sortir du marasme qu’est devenue leur existence.

 

Le roman est donc assez court, nerveux, où l’on avance à grands pas... Les dialogues sont incisifs, mordants. L’ambiance au sein de la police faite de jalousie, d’acrimonie, d’incompréhension et de misogynie constitue un des atouts de l’histoire. L’intrigue se révélera intéressante et tout à fait cohérente, alors que les relations des uns et des autres s’intensifient...

 

Tout à fait passionnant ! Même si ce roman est pour le moment unique.. ce serait sympathique de retrouver une autre enquête napolitaine de cet inspecteur qui mérite un détour !

 

Site : Babelio

 


 

 

Sauf erreur de ma part, on a découvert en France Maurizio de Giovanni avec le premier roman d’une série se déroulant à Naples à l’époque fasciste. Et j’espère bien avoir un de ces jours des nouvelles du commissaire Ricciardi. En attendant, on peut patienter avec un autre roman, contemporain celui-là, La méthode du crocodile.

 

Naples. Un jeune dealer est abattu d’une balle dans la nuque. Pour la police, pas de doute, le meurtre est lié à la camorra. Seul l’inspecteur Lojacono, sicilien exilé à Naples suite à l’accusation mensongère d’un mafieux, n’est pas convaincu. Pour lui certains détails ne cadrent pas. Quand une jeune fille de bonne famille, sans lien apparent avec la première victime est abattue de la même façon, la presse s’affole, la police se retrouve sous pression, et Lojacomo se voit conforté dans son idée. Comme sur place on a trouvé des mouchoirs imbibés de liquide lacrymal, les journalistes tiennent leur scoop, le tueur devient Le crocodile.

 

Ce roman n’a pas la complexité, l’originalité et la profondeur de L’hiver du commissaire Ricciardi qui nous avait fait connaître l’auteur. Mais ce n’est pas une raison pour le bouder. Car s’il est moins riche, il reste un excellent divertissement, une intéressante variante du thème rabattu maintes fois du serial killer.

 

Tout d’abord parce que l’intrigue est tirée au cordeau, avec ce qu’il faut de tension et de relâchement, avec une maîtrise du rythme parfaite, jusqu’à l’emballement final, et surtout avec une façon très intéressante de frôler le cliché pour s’en écarter au dernier moment (lisez, vous comprendrez).

 

Ensuite parce que les personnages sont intéressants, avec ce qu’il faut de failles et de douleurs anciennes, et ce qu’il faut de force et d’obstination pour aller au bout de leur destin.

 

Et pour finir, comme dans le roman précédent, pour la vision d’une ville de Naples qu’il offre. Une ville loin des clichés, sans soleil, sans joie de vivre, où il est très facile de passer inaperçu et de ne parler à personne, où la camorra est certes présente partout, mais pas pour autant coupable de tous les crimes de la ville. Une ville grise, qui tourne le dos à la mer et se replie sur elle-même … c’est sûr, c’est pas avec ça qu’il va être embauché par l’office du tourisme …

 

En résumé, un excellent divertissement haut de gamme.

 

SITE : Actu du noir

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 16:41

Le tueur à gages s'appelle Chrétien. Malade, en bout de course, il tente parfois de se souvenir de son premier contrat et ne sait plus combien d'hommes il a tués. Le policier Sayles a compris depuis longtemps qu'il ne serait jamais un héros. Quant à Jimmie, 10 ans, il a fini par ne plus attendre le retour de ses parents, et se débrouille pour survivre seul. Ces trois personnages finiront par se croiser, dans le roman noir, poétique et captivant de James Sallis. Cet Américain, amoureux de la littérature française, traducteur de Queneau, réussit à préserver les codes du polar (un crime et sa résolution) tout en invitant le lecteur à un plus ample voyage. Il compose son histoire à la manière d'une partition de jazz, improvise tout en gardant toujours en tête le thème central. Comme Drive (éd. Rivages, 2006), Le tueur se meurt se déroule à Phoenix, ville étouffante entourée de désert — une belle scène de théâtre pour trois personnages en apesanteur. Peu à peu, le monde se dissout, les rêves des uns deviennent la réalité des autres, et le lecteur est hypnotisé par ce roman magistral, d'une mélancolie poignante.

Voilà assurément le plus surprenant suspense de l'année, ainsi qu'un des plus intelligents. Ce pourrait être l'histoire d'un tueur en série peu différent de la moyenne. Mais les raisons de sa violence obsessionnelle sont moins ordinaires. Et la manière dont il commet ses meurtres est carrément étonnante. Tels beaucoup de serial killers, Harper est itinérant. Ce n'est pas géographiquement qu'il voyage, c'est dans le temps. L'auteure utilise ce postulat issu de la littérature Fantastique, certes. On ne quitte pourtant pas le domaine du polar, car c'est bien le crime qui reste le moteur de ce roman. Traquer un assassin aussi spécial, ça suppose déjà une multitude de situations complexes pour la jeune Kirby.

 

Pour originale qu'elle soit, l'idée initiale ne suffirait peut-être pas à convaincre. L'auteure va nettement plus loin. Dans la construction extrêmement habile du récit, dont Harper et Kirby constituent les deux lignes principales. Surtout, c'est un vrai portrait de l'Amérique qui est ici dessiné, à travers l'évolution de Chicago. La terrible crise économique de 1929, les chantiers qui transfigurèrent cette ville au fil des décennies, la place des Noirs et la dure vie de toute la population modeste, l'ombre du maccarthysme planant même sur les moins militants, et divers autres aspects sociologiques sont abordés en toile de fond. Sans ces subtiles précisions qui ne nuisent nullement au tempo du roman, l'intrigue manquerait de véracité. Digne d'un Stephen King au mieux de sa forme, un “suspense riche”, un polar supérieur, magnifiquement maîtrisé.

 

Site :  Action suspens



On a découvert Lauren Beukes en France grâce à un premier polar original, Zoo City. Avec Les lumineuses, l’auteur sud-africaine choisit de transporter ses lecteurs aux Etats-Unis à diverses époques du XXe siècle. Mêlant serial killer et voyage dans le temps, Lauren Beukes imagine une intrigue complexe dans laquelle le polar sordide côtoie humour et mystique sanguinaire.

Chicago, 1931 : après une violente bagarre, le jeune Harper Curtis prend la fuite et se réfugie dans une étrange maison. Son probable propriétaire git ensanglanté au milieu de l’entrée et la Chambre semble exercer sur lui une macabre attraction. C’est là que sont exposés, comme des trophées, des objets qui tous se réfèrent à une femme en particulier. Curtis découvre que cette maison lui permet de voyager dans le temps afin d’aller offrir à ces femmes encore enfants l’objet qui leur est attribué, puis revenir des années plus tard pour les tuer.

Parallèlement, le lecteur suit les femmes en question, à diverses époques de leur vie, lors de leurs rencontres avec Curtis. C’est à Kirby qu’on s’attache particulièrement puisque jeune fille, elle a survécu à l’attaque de Curtis, sans que celui-ci s’en doute. Comme les autres, elle a été éventrée mais, sauvée par l’intervention obstinée de son chien, elle n'a pas laissé le temps à son agresseur de tapisser les environs avec ses viscères. Kirby qui manie à merveille humour noir et auto dérision, entre comme stagiaire dans un journal. Affectée au service des sports, elle espère bien manipuler Dan Velasquez, son tuteur et ancien journaliste d’investigation spécialiste des crimes sanglants, afin de procéder aux recherches qui lui permettront de mettre un jour la main sur celui qu’elle appelle son meurtrier.

Les amateurs d’intrigues complexes se réjouiront des imbrications temporelles et autres conséquences à longue échelle que Lauren Beukes tricote habilement. Ce serial killer tout à fait hors normes n’en est pas moins sadique et développe une sorte de mystique qui lui est propre, et inquiétante bien sûr. Face à cette figure du mal, la jeune Kirby fait largement le poids en endossant le rôle d’enquêteur, atypique elle aussi. Son cynisme et sa lucidité ne peuvent qu’emporter l’adhésion. Les autres personnages, secondaires s’il en est, sont tous largement décrits. Chaque victime du tueur est évoquée dans son contexte, ce qui permet de brosser un tableau de Chicago à différentes époques.

Le tout sur un rythme qui ne faiblit jamais, porté par des chapitres courts. Lauren Beukes parvient donc à nouveau à mêler polar et science-fiction pour un roman qui devrait plaire aux lecteurs des deux genres.

 

site : Mes imaginaires

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 16:33

Le tueur à gages s'appelle Chrétien. Malade, en bout de course, il tente parfois de se souvenir de son premier contrat et ne sait plus combien d'hommes il a tués. Le policier Sayles a compris depuis longtemps qu'il ne serait jamais un héros. Quant à Jimmie, 10 ans, il a fini par ne plus attendre le retour de ses parents, et se débrouille pour survivre seul. Ces trois personnages finiront par se croiser, dans le roman noir, poétique et captivant de James Sallis. Cet Américain, amoureux de la littérature française, traducteur de Queneau, réussit à préserver les codes du polar (un crime et sa résolution) tout en invitant le lecteur à un plus ample voyage. Il compose son histoire à la manière d'une partition de jazz, improvise tout en gardant toujours en tête le thème central. Comme Drive (éd. Rivages, 2006), Le tueur se meurt se déroule à Phoenix, ville étouffante entourée de désert — une belle scène de théâtre pour trois personnages en apesanteur. Peu à peu, le monde se dissout, les rêves des uns deviennent la réalité des autres, et le lecteur est hypnotisé par ce roman magistral, d'une mélancolie poignante.

 

Site : telerama


 

Me revoici pour quelques jours, avec les chroniques de lectures d’une semaine de plage. On commence avec James Sallis, un auteur exigeant et parfois déroutant. Parfois j’adore, parfois je reste soit perplexe, soit carrément paumé. Avec Le tueur se meurt, j’ai beaucoup aimé … Tout en restant perplexe.

 

Chrétien est tueur à gage. Il vient d’être contacté sur internet par un client pour une exécution à Phoenix. Sa dernière, car Chrétien est très malade. Sous ses yeux, ou presque, sa cible est victime d’une tentative d’assassinat. Qui donc lui a pris son boulot ? Jimmie est un jeune gamin de dix ans qui vit seul, depuis que ses parents l’ont abandonné. Il gagne de l’argent en achetant et en vendant des objets sur internet. Pour l’instant personne ne semble s’apercevoir qu’il ne va plus à l’école et qu’il est seul à la maison. Graves et Sayle sont flics. Ils enquêtent sur la tentative de meurtre qui inquiète tant Chrétien. Des destins qui vont se retrouver entremêlées.

 

Un roman déroutant. Ou au moins, un roman qui m’a dérouté. Et touché en même temps. Crépusculaire, tout en ombres et en non dits. Pas d’enquête, pas ou presque pas d’intrigue, plutôt les chroniques de plusieurs solitudes qui se croisent sans jamais se rencontrer.

 

Ce qui m’a un peu laissé dubitatif c’est le lien entre Jimmie, le môme et l’histoire principale. Comme si James Sallis avait voulu raconter cette histoire de gamin qui se débrouille seul sans savoir exactement comment la raccorder à son roman. Ou alors j’ai raté quelque chose en lisant trop vite ? Toujours est-il que c’est une question qui est restée ouverte en refermant le roman.

 

Mais finalement est-ce grave docteur ? Non.

 

Parce qu’à côté de ça, cette réflexion douce amère sur l’approche de la mort, sur l’attitude face à la maladie et à la déchéance du corps, et surtout sur la solitude touche directement au cœur (je sais ça fait nunuche mais c’est vrai). Il y a ici des pages très poignantes, qui vous laissent une empreinte profonde. Tout est gris, la ville, les quartiers, les vies. Même celles du tueur et des flics que l’on pourrait imaginer trépidantes ou romantiques sont grises.

 

On referme le roman avec sentiment de nostalgie, de tristesse qu’on a du mal à définir ; une sensation à la fois de vide et d’avoir rencontré profondément des êtres humains. Un roman étrange, certainement pas faits pour les amateurs de thrillers ou de pages qui se tournent toutes seules, mais qui laisse une trace durable. En raison de la profondeur et de la justesse des sentiments évoqués, et de son étrangeté.

 

Comment ? Ah oui, on sait à la fin, pourquoi Chrétien se fait doubler. Ca non plus on ne l’oublie pas, même si ce n’est pas le plus important.

 

SITE : Actu du noir

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 16:30

Homme sans chien est la première histoire mettant en scène l'inspecteur Barbarotti, le second héros récurrent créé par l'écrivain Håkan Nesser après le commissaire van Veeteren.

 

Le ton de ce roman, qui commence par le rêve de l'un des personnages hésitant entre sa propre mort et celle de son conjoint, est tout d'abord plutôt drôle et acide. La phase d'exposition qui dure presque deux cents pages permet au romancier de faire le tour de la famille Hermansson, d'en chahuter l'image tout en dévoilant pas mal de souffrances et de haines recuites.

 

Face au diktat de son époux d'abandonner son existence en Suède pour une retraite dans un inconnu ensoleillé et andalou, Rosemarie déprime, contemplant de façon grinçante le ratage de sa vie entière. Elle déteste son mari pour qui elle n'a jamais compté, elle déteste ses deux filles et n'éprouve un peu d'amour que pour son fils Robert, l'alcoolique, le loser, la honte de la famille. Karl-Erik n'aime que lui-même et celle qui lui ressemble, Ebba, la perle, l'étudiante parfaite devenue chirurgien et médecin-chef, mal mariée à Leif, vendeur au rayon charcuterie d'un supermarché qui s'était fait passer pour un juriste afin de la sauter et, naturellement, l'engrosser sans l'avoir voulu. Enfin Kristina, la petite dernière, qui semble avoir trouvé un peu de stabilité dans son union avec Jacob, un producteur à la télévision nationale plus âgé qu'elle, dont la condescendance est assez mal perçue par le reste des Hermansson.

 

Nesser va explorer les liens, les animosités, les non-dits, le manque d'amour entre ces personnes jusqu'aux disparitions consécutives de l'oncle et du neveu. Le ton drôle et caustique de ce début d'Homme sans chien peut désormais passer sur le personnage de Gunnar Barbarotti, inspecteur de police divorcé, pas forcément déprimé ni alcoolique et plutôt têtu. En cette moitié du roman, le lecteur sait parfaitement ce qui s'est passé. Ce que va montrer désormais le récit, à travers le piétinement de cette enquête qui dure plus d'une année et qu'encouragent les mensonges et les oublis des uns et des autres, c'est l'implosion des Hermansson face au doute et à la souffrance nés de l'absence de Robert et d'Henrick.

 

Construit comme certains bons whodunit à l'anglaise, Homme sans chien se révèle être aussi intéressant comme étude de mœurs de cette petite bourgeoisie suédoise que comme drame criminel. Le talent d'Håkan Nesser pour créer ce mélange doux-amer jusqu'à la profonde noirceur du final est assez bluffant

 

Site : Vents sombres

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 16:22

 

Les meilleurs auteurs de polar ne sont pas toujours des auteurs de polars. La preuve par Anita Nair et son voyage dans la face obscure, très obscure de l'Inde contemporaine.

 

L'Inconnue de Bangalore d'Anita Nair. Polar de l'été

Si l’Inde est bien la plus grande démocratie au monde, elle figure aussi parmi celles qui traitent le plus mal leur « moitié du ciel ». Obligées de batailler pour s’imposer dans une société encore marquée par des traditions moyenâgeuses, les femmes indiennes sont en outre la proie de centaines de violeurs dont les crimes restent le plus souvent impunis.

Mais la donne a peut-être changé le 13 décembre dernier quand six d’entre eux ont commis leur forfait sur la personne d’une jeune étudiante de New Delhi âgée de 23 ans, Jyoti Singh Panday. Laquelle ne survivra pas à ses blessures et décédera deux semaines plus tard dans un hôpital de Singapour.

Entre temps, plusieurs manifestations mobiliseront des dizaines de milliers d’hommes et de femmes dans les rues de la capitale, de Mumbaï ou Calcutta, tous choqués par l’événement mais aussi révoltés par le laxisme légendaire de la police et plus généralement la tolérance d’une partie de la société indienne à l’égard du phénomène.

Une protestation massive qui n’a pas stoppé pour autant la vague continue des agressions contre les femmes, celles dont la presse s’est ému-ainsi le viol d’une touriste américaine début juin dans une bourgade touristique de l'Himachal Pradesh-et toutes les autres, ignorées parce que les victimes résignées se taisent ou n’ont pas la chance d’appartenir à la classe moyenne montante comme Jyoti Singh Panday.

Cette actualité dramatique donne un relief particulier à la récente publication du formidable polar de la romancière Anita Nair, auteur du déjà très remarqué « Compartiments pour dames. » Comme le titre l’indique, « l’Inconnue de Bangalore » a pour cadre cette Silicon Valley indienne où réside Anita Nair et dont la façade ultra Tech ne parvient pas à cacher la survivance des archaïsmes qui organisent les relations entre sexes opposés ou du même genre, entre castes et divers milieux sociaux.

A Bangalore donc, dans le quartier musulman de Shivaji Nagar, épaulé par son adjoint Santhosh, novice et éperdu d’admiration, le commissaire Borei Godwa doit élucider une série de meurtres particulièrement violents et ritualisés dont sont victimes plusieurs personnes sans lien apparent. L’enquête conduit vers un transsexuel aux pratiques religieuses baroques et, dans la meilleur tradition du Noir « impliqué », met le doigt et même les deux mains là où çà fait mal : une société malade de la corruption et du clientélisme, engluée dans la frustration entretenue par une culture faussement religieuse et apaisée et en réalité hypocrite et terrifiante. Oubliez les plages de Goa, le bling-bling Bollywood et la modernité trompeuse de clips corporate. Outre qu’Anita Nair a de l’or dans la plume, sa sinistre balade à Bangalore peut concourir à l’ Albert Londres des meilleurs reportages.

 

Site : Marianne

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 16:10

Boulevard de Bill Guttenttag. Voilà un roman qui risque malheureusement de passer inaperçu sur les tables des libraires, si tant est qu’il se retrouve sur quelques tables … Auteur inconnu, sujet a priori pas rigolo, rigolo. Et je ne jette certainement pas la pierre aux libraires, comment s’y retrouver dans la montagne de nouveautés ? Et pourtant, il mérite sa place, bien en évidence, au milieu, à la place de certaines couillonnades qui y trônent.

 

Hollywood, cité des anges, et des rêves. Pas pour tous. Pour les ados qui vivent dans le rue et se prostituent pour se payer leur dose, ou simplement pour avoir de quoi manger et un endroit où dormir c’est plutôt le cauchemar. Tous fuient quelque chose, une famille qui ne les comprend pas, un père ou un beau-père violent, voire pire … Pour Casey, Dragon, Tulip, Paul, Rancher, Timmy et les autres la vie est dure, les adultes des prédateurs en puissance et ils ne trouvent chaleur et réconfort qu’en se serrant les coudes. La vie n’est pas plus facile pour Jimmy, flic dans le quartier, à la recherche de son fils qui se drogue et c’est réfugié dans un squat. Pour tous elle va devenir un enfer quand un proche du Maire se fait poignarder d’une trentaine de coups de couteau dans le quartier.

 

 Je sais ce que certains pourront reprocher au bouquin : son relatif happy end. Très cinématographique en plus. Alors certes, l’auteur travaille dans et autour de l’industrie du cinéma, et il a peut-être voulu, consciemment ou non, adoucir un peu son propos avec cette fin. Et finalement j’avoue que l’amateur de noir pur et dur que je suis s’en accommode très bien. Après tout, un peu de douceur et d’espoir dans ce monde de brutes, ça ne fait pas de mal.

 

 Et puis ce serait dommage de passer à côté de ce magnifique roman qui prend aux tripes, et en même temps arrive à faire chaud au cœur par moments.

 

 Parce que sans pathos, et sans grands effets sirupeux cherchant à vous tirer les larmes l’auteur décrit avec beaucoup de justesse, d’empathie et de tendresse ce monde de gamins paumés. Parce dans la nuit sombre, très sombre des horreurs que leur font subir les adultes, leur solidarité amène un rayon d’optimisme. Parce qu’il prend le contrepied d’un roman comme La belle vie et montre que l’on peut rester humain et attentif aux autres même quand on vit des horreurs.

 

 Parce que le personnage du flic, fatigué, écœuré, démoralisé et qui continue quand même sonne juste. Parce que ce n’est pas un super héros et qu’il ne peut, malheureusement, que s’avouer vaincu face à certaines forces.

 

 Parce que la construction est impeccable, et que sous les dehors d’une chronique sans grande tension narrative, peu à peu le fil se tend, le suspense monte, et le rythme s’accélère.

 

 Finalement, tout bêtement, parce que ce bouquin et ses personnages m’ont touché. Profondément. Donc vous qui passez par ici, allez voir vos libraires et bibliothécaires préférés, et demandez-leur Boulevard de Bill Guttentag, insistez, commandez-le au besoin. Si vous êtes déçus, vous avez le droit de m’engueuler, j’assume.

 

Site : actu  du noir

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 15:57

Mon avis sur ce livre va, au final être assez proche de celui de "Road Tripes" de Sébastien Gendron. Même si ce livre ci est un peu plus noir...

Le roman est assez court (230 pages) et commence directement! Pas de temps morts non plus ici. Pas le temps!

Là, nous sommes Toby. Le "Je" de la narration. Une technique qui en refroidit plus d'un, mais que moi, j'aime particulièrement.

Je me sens tout de suite plus proche du personnage, plus impliqué dans l'histoire.

 

L'histoire se déroule sur une courte durée, ce qui n'est pas vraiment chose courante. Car en effet, le livre commence sur les coups de minuit et se termine au levé du soleil!

Soit en gros une durée de 7 heures.

 

Le toby en question, l'adjoint du sherif à mi-temps se voit donc confier la tache quelque peu ingrate de garder un cadavre le temps de la nuit. Toby en profite pour s’éclipser 15 minutes juste à côté histoire de se taper sa maitresse pas encore âgée de 18 ans.

A son retour... plus de cadavre. C'est là que tout commence. Le gros bordel. La nuit que Toby n'oubliera jamais!

Alors qu'il veut rentrer dans son mobil-home avec sa femme et leur enfant, il se sent épié, suivit.

Bien vite ses soupçons se démontrent.

 

Il va donc devoir faire avec un gang de Mexicains qui veulent le tuer à tout prix. Mais aussi aux frères du cadavres, près eux aussi a se venger.

Mais comme sa femme se barre sans prévenir et lui laisse leur enfant sur les bras il va devoir faire avec se fardeaux supplémentaire.

Devoir se battre tout seul contre tout un village entier ou presque.

 

Le roman est à la fois drôle et léger tout en s'enfonçant petit à petit dans la noirceur sans vraiment qu'on le remarque.

Les situations drôles et cocasses permettent de prendre un certain recul avec la gravité de l'histoire.

On frôle parfois le burlesque par ci par là, mais ce n'est pas bien grave et cela n'enlève rien au livre. On est pris dedans et plus rien ne compte.

 

Le livre nous ballade tout du long dans des scènes de bastons et de courses poursuite. Mais il nous montre aussi la volonté de Toby pour réussir au moins une chose dans sa vie. Lui qui a enchainé les échecs depuis toujours. Lui que l'on prend pour un minable et un raté.

 

Le livre se termine dans un bain de sang qui sonne plutôt bien et rentre parfaitement dans la continuité de la noirceur du roman.

 

Alors, avec "Coyote Crossing", Victor Gischler nous offre un roman drôle et sombre où légereté et gravité se côtoient et se marient à merveille!

 

Et si en quatrième de couv' il est fait référence au cinéma de Tarantino, ce n'est pas tout à fait ça qui m'a traversé l'esprit. Non!

Plutôt Tarantino en tant qu'acteur aux côté de Clooney sous la caméra de Rodriguez dans le superbe "Une nuit en Enfer".

Alors, non, ici pas de vampires ou autres créatures du genre. Mais pour le côté tout beau, tout gentil tout calme et qui se termine en boucherie.

Comme cette scène d'intro du film où les deux frères entrent dans une station service pour acheter une carte routière et repartent en faisant exploser la boutique...

 

Site : Blog serial lecteur

 


 

 

De Victor Gischler j’avais lu, il y a bien longtemps, Poésie à bout portant qui m’avait laissé le souvenir d’un roman bien déjanté, partant dans tous les sens, mais en même temps maîtrisé. C’est pourquoi je me réjouissais de lire Coyote Crossing. J’avais raison, c’est réjouissant.

 

L’Oklahoma, c’est calme. Coyote Crossing, c’est calme pour l’Oklahoma. Vous imaginez aisément que Toby Sawyer, adjoint à mi-temps du shérif de Coyote Crossing n’est ni un Sherlock Holmes ni un inspecteur Harry en puissance. Jusqu’à cette nuit qui commence mal : Alors que son chef lui confie une tâche qui semble à sa portée : surveiller le corps d’un bad boy local qui vient de se faire descendre, Toby ne peut s’empêcher de s’absenter quelques minutes, le temps d’aller conter fleurette, et plus si affinité, à sa maîtresse. Quand il revient, horreur, le cadavre a disparu. Toby se dit que la nuit commence bien mal, il n’imagine pas à quel point ! Moins d’une heure plus tard sa femme l’a quitté lui laissant son bébé sur les bras, il a tué un collègue en lui tranchant le cou avec un hache, et les emmerdes ne font que commencer.

 

Yeeeeeeeeeeeeepeeeeeeeeeeeeeeeeee !

 

C’est ça qu’on se dit tout au long de ce roman qui file la patate. On y croise une mémé qui ressemble à Ma Dalton, des gros bras bas de front, une mexicaine au vocabulaire fleuri, des pourris complètement pourris, un bébé craquant, le ciel étoilé de l’Oklahoma, et des bastons, des bagarres, des échanges de coups de feu, de la castagne, des gnons, des poursuites en voiture, des baffes, des balles … Et même, donc, une hache.

 

Une énergie absolument réjouissante, du culot, et, mine de rien, un sacré savoir-faire parce qu’il en faut pour tenir les rênes d’une histoire qui s’emballe autant sans verser dans le grand n’importe-quoi. Car, et c’est là qu’il est fort, Victor Gischler garde la maîtrise, reste cohérent et tient son histoire d’un bout à l’autre. En nous offrant au passage de beaux portraits de paumés et de loosers comme on les aime dans le polar.

 

Alors certes, ce n’est pas le grand roman bouleversant de l’année qui va changer votre vie, mais …

 

Yeeeeeeeeeeeeepeeeeeeeeeeeeeeeeee !

 

SITE : Actu du noir

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 15:51

Pour un majestueux roman noir dans la tourmente sociale italienne.

 

L’écriture avant la trame, célébrons cet artiste et son traducteur. Une écriture serré puis parfois de larges paragraphes desserre cet étau au service d’une trame policière qui elle aussi va s’élargir.

 

Une histoire moteur pour découvrir l’Italie, avec Ferrano, Ella, Fusco, Favelli et tous les personnages prétextes à des petites nouvelle avec don Stefano, sciara, Mimmo, Aile, Zahra, des petites histoires conçus comme des nouvelles, qui viendront s’imbriquer dans la grande d’histoire.

 

Des personnages communs, certains en plein doute existentialistes, mais communs, auxquels on s’accrochent très rapidement.

 

L’auteur a le pouvoir de nous rendre dubitatif quand il en arrive à parler de la société, mêlant des contradictions, dans chaque intervenant, du bel ouvrage, de belles conversations, de beaux points de vue évoqués.

 

Sans oublier cette découverte d’une Italie provinciale, Milan face à Rome, vue de l’intérieur.

 

Je suis conquis par la langue et la forme, le fond

 

Exemple, la conversation entre Ferraro et Elsa; sous-titré, à lire d’urgence, c’est tellement nous.

 

Roman d’une génération perdue, certains sociologues disent broken, la mienne, les quarantenaires, cinquantenaires. Roman du colonialisme Italien, et des restes, et du foot, un roman italien, noir, un roman enivrant, à lire absolument.

 

Site : Unwalkers

 


 

 

A la lecture de la quatrième de couverture il semblerait que j’ai raté deux romans de Gianni Biondillo chez Joëlle Losfeld. J’en suis fort marri. Car j’ai beaucoup aimé Le matériel du tueur, son troisième traduit en français, une belle révélation pour moi.

 

Etrange … Dans la banlieue de Milan un petit délinquant sans importance est libéré lors d’un transfert de la prison vers l’hôpital par un commando qui sent la mafia à plein nez. Mais pourquoi donc s’intéresseraient-ils à un africain paumé ramassé dans un bistro lors d’une bagarre à propos d’un match de foot ? A moins que les choses ne soient plus compliquées, et que le petit malfrat soit un gros, un très gros poisson. Qui, autre fait étrange, échappe sans peine à la traque d’Elena Rinaldi, une flic d’élite venue exprès de Rome. Une flic secondée par un local, le bougon mais étonnant inspecteur Ferraro.

 

Rien ici ne révolutionne le genre. Aucune des qualités de ce roman enthousiasmant n’est absolument nouvelle. C’est l’ensemble qui met en joie et fait réfléchir.

 

La structure est classique : D’un côté le tueur, que l’on suit sans vraiment savoir où il va ni quel est son but, et dont on découvre peu à peu le passé. D’un autre les deux flics qui le traquent et qui se font balader. Classique, mais très bien maîtrisée, aussi bien dans les aller-retour présent-passé que dans les passages d’un personnage à l’autre. Donc très efficace et plaisant à lire.

 

Les personnages eux aussi sont classiques : un tueur très bien entraîné qui poursuit un but que l’on découvre peu à peu, une flic coriace et à la dent dure et un autre dépressif et tête de lard. Trois archétypes. Encore faut-il savoir les manipuler. Et Gianni Biondillo le fait parfaitement. Il ne se contente pas du cliché, il lui donne une chair et une âme. Et surtout, il fait preuve d’un humour parfois ravageur. Les dialogues entre Ferraro et un collègue un poil extraterrestre sont des monuments du genre. Eclats de rire garantis. Les épisodes gastronomiques, quasi incontournables quand on est en Italie sont eux aussi très réussis. Prévoyez quelques antipasti pour quand vous refermez le bouquin, il donne faim. Et cela donne des goûts et des odeurs au texte.

 

Cet humour, cette énergie et ce plaisir de la narration font que les digressions assez nombreuses sur le passé colonial de l’Italie en Afrique, les circuits actuels de traite des migrants, ou les charmes historiques et artistiques de telle ou telle ville du nord de l’Italie ne sont jamais pesantes et ne donnent jamais l’impression de ralentir ou alourdir le récit. Au contraire, elles lui donnent une épaisseur et un intérêt qui ajoutent au plaisir de lecture.

 

On apprend en s’amusant. Et surtout on se régale. Une vraie découverte pour moi. Je ne sais pas si je vais trouver le temps de lire les deux premiers, mais il est certain que je ne raterai pas le suivant.

 

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