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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 16:53

Pierre et Nat forment un couple qui vacille. Lui : terrien, paysan, taiseux, une force de la nature qui refuse toute forme de conflit ; elle : ex-citadine, vétérinaire, séduite par la force placide de son homme mais aujourd'hui irritée par son apathie.
Entre ces deux-là, qui sont au cœur du roman, un accident mystérieux survenu quelques temps auparavant et dans lequel un homme a perdu la vie. Sans doute un peu plus qu'un banal accident de la route…

Élisa Vix mène un récit à deux voix qui, toujours à la première personne, lèvent les différent voiles qui entourent cet accident. Deux voix et une chronologie bousculée qui éclaire l'histoire de ce couple ordinaire.
Les mystères sont nombreux dans ce coin perdu du Cantal, et celle qui les noue ne se prive pas de nous faire languir. Mystère à propos de cet accident, survenu en pleine nuit et auquel est mêlé Pierre ; mystère à propos de cet énigmatique campeur qui rôde autour de la ferme et s'intéresse à Nat ; mystère autour de ce motard qui effraie la région et ses chemins.

À travers cet accident, c'est l'histoire d'un couple qui se révèle. Élisa Vix, tout en peaufinant la conduite de son intrigue et en distillant les révélations, dresse le portrait d'un homme et d'une femme qui se sont séduits, se sont aimés — qui s'aiment sans doute encore — mais qui ont vu leurs sentiments érodés, transformés par le temps. En alternant les points vue, les angles d'attaque, on obtient un rendu réaliste, et c'est ce que réussit adroitement Élisa Vix.

Côté intrigue, on est plutôt dans le "classique" ; ne vous attendez pas aux grands moyens hollywoodiens, mais plutôt à la résolution d'un fait divers. Et même si dans ce quatrième roman la plume d'Élisa Vix se fait plus sombre, moins légère, on sent poindre parfois cet humour acidulé qui l'accompagnait jusque là (comme avec le personnage de Momo, jeune banlieusard perdu dans la campagne). Soulignons d'ailleurs la justesse des personnages secondaires qui traversent le récit et donnent au final le sentiment du travail bien fait.

La Nuit de l'Accident n'est pas un roman "exceptionnel" — sans doute n'était ce pas le souhait de son auteur — il emprunte une forme trop classique, trop calibrée (entre roman à énigme et récit d'enquête) qui fait qu'il ne surprend pas vraiment. Il reste néanmoins un portrait sensible, plus attaché aux personnages qu'aux faits qu'il décrit, et s'avère une agréable lecture, entre deux noirs…

 

SITE : pol'art noir

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