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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 17:12

Les nostalgiques de la fin des années cinquante et des années soixante, ainsi que des éditions Fleuve Noir, retrouveront avec plaisir ce romancier qui fut l’un des auteurs majeurs des collections Espionnage (40 titres), Spécial-Police(39 titres) et L’Aventurier (14 titres). Qui a oublié les aventures de l’agent secret Calone ou de l’émule d’Arsène Lupin qui se cachait sous l’alias de L’Ombre ? Les cinéphiles connaissent certainement son nom, mais pour le commun des lecteurs, qu’en est-il ? Il est vrai que les scénaristes ne possèdent pas, en général, l’aura des réalisateurs et des interprètes. Pourtant le succès d’un film leur doit tout autant. Il est également à l’origine de la série télévisée les Cordier, juge et flic. Aujourd’hui, cet octogénaire n’a perdu en rien son souffle et sa vitalité d’écriture. Il n’est plus astreint à un cahier des charges en nombre de pages comme l’exigeait des maisons d’éditions telles que le Fleuve Noir, aussi il se défoule et ce roman de 720 pages possède toutes les qualités que les feuilletons qui firent le bonheur de lecteurs assoiffés de romans épiques au long cours.

 

Un roman complexe et foisonnant dans lequel le lecteur est aspiré, voyageant entre mythologie grecque et crétoise et l’univers actuel régi par la finance et l’informatique. Un thriller teinté de fantastique, mais un fantastique qui ne gêne en rien les cartésiens puisque celui-ci s’inscrit dans une atmosphère qui baigne dans une allégorie mettant en scène des divinités. Un peu comme, même si l’on n’aime pas le fantastique, on se laisse porter par les contes de Grimm, Perrault, Andersen, mais version adulte. Apparemment Alain Page est fâché avec Internet, cet outil qui permet de transporter les informations sans que celles-ci soient vérifiées et vérifiables. Internet. International défouloir, vaste ramassis de vérités, de contrevérités, d’approximations, de mensonges éhontés et d’affirmations douteuses, c’est le vecteur privilégié pour balancer tout et n’importe quoi, plus souvent le pire que le meilleur. Dans cette vaste volière, au volatile caquetage, les corbeaux s’activent, les faisans s’agitent, les perroquets répètent à l’envi et les pigeons se pâment. En attendant de se faire plumer. Conséquence, il se moque également des internautes : Les internautes ne vivent que dans l’événementiel, les internautes sont de petites bêtes versatiles. Mais tous les jours des affabulations circulent sur ce nouveau média et les exemples ne manquent pas. Dernièrement on en a eu les preuves. Mais Alain Page pointe aussi les dérives de la spéculation : Une nouvelle vague de spéculation sauvage s’est emparée des marchés qui, maintenant, jouent inconsidérément contre les Etats au risque de faire voler en éclats un système que plus personne ne contrôle. C’est dans ces périodes explosives que les peuples perdent confiance et se révoltent si leurs dirigeants sont trop faibles pour s’opposer à ces manœuvres car la solution, à ce stade, ne peut-être que politique. Et nous vivons effectivement à une époque où la spéculation va bon train, que ce soit sur l’or ou les denrées alimentaires, et bien des chefs d’état ne contrôlent plus l’aspect financier, et justement nous assistons à des embryions de débordements, Espagne, Grèce justement, alors qu’Alain Page avait écrit ce roman bien avant l’actualité qui agite l’Europe, et d’autres pays.

 

Site : Mystere Jazz

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