Ash et Raif n'ont rien en commun : fille trouvée aux portes de la cité par le seigneur Penthero Iss, qui l'a adoptée, Asharia de la Marche est une jeune fille bien élevée, néanmoins terrorisée par les attentions suspectes de son presque-père et la surveillance permanente de son homme de main, le redoutable Malafice l'Oeil. Même sa servante Katia rapporte ses moindres faits et gestes, jusqu'à la venue de ses règles, à son suzerain, qui semble avoir bien des choses à cacher. Quant à Raif Ruptur, c'est un homme de bois, un jeune nomade qui, au retour d'une chasse nocturne avec son frère aîné, découvre leur clan massacré, tous les hommes tués sans une goutte de sang versé, et un seul survivant qui a pris la fuite : Masse Grêlenoir, un membre adoptif du clan, qui est retourné chez les siens, profitant du meurtre de son chef pour tenter de prendre sa place.
Mais la position de ces deux héros est similaire, malgré leur écart de culture ; tous deux soupçonnent leurs chefs d'avoir trahi, de cacher des choses et de les manipuler. Lorsqu'Ash épie Penthero dans la tour où il garde un prisonnier inconnu, lorsque Raif refuse de massacrer un groupe de femmes et d'enfants malgré les ordres de son chef, tous deux se retrouvent mis en péril et doivent quitter tout ce qu'ils connaissent pour sauver leur vie. Leur rencontre va les rendre encore plus dangereux pour leurs ennemis.
Ce nouveau roman de J.V. Jones ouvre une saga bien différente des précédentes. Le début est déroutant : on ne connaît rien de cet univers, on passe d'un personnage à l'autre sans en apprendre grand-chose à chaque fois, mais passé les premières pages, on finit par s'interroger sur les liens entre ces caractères et on réalise qu'une trame se dessine entre eux. L'histoire, ensuite, s'éloigne largement des thèmes rebattus de la quête d'identité pour négocier un sujet plus dense de politique et d'affrontements entre les cultures.
Un tome intriguant, qui pose les bases d'un univers déroutant et donne envie de découvrir la suite.
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