On nous cache tout, on nous dit rien. Non je ne sombre pas dans la paranoïa et la théorie du complot mais ne soyons pas non plus angéliques, il y a bien des choses qui recouvrent le sceau bien pratique de "secret d’Etat" ou "secret défense" pour protéger la raison d’Etat. Mais quand ce secret est dévoyé pour bénéficier aux lobbys de l’industrie agroalimentaire au mépris des vies humaines, cela chatouille Léo à ses entournures éthiques et c’est ce Catherine Fradier raconte dans la face cachée des miroirs, le deuxième volet de sa trilogie paru aux éditions Au diable Vauvert.
Eléonore de Coursange, plus connue sous le diminutif Léo, doit tout reconstruire après le démantèlement de l’Agence de Sécurité Economique. Elle pourrait prendre un peu de repos après tout ce qui lui est arrivée mais l’urgence de la situation lui impose de reprendre du service et de trouver des nouveaux collaborateurs. Il lui faut à tout prix contrer les actions souterraines de l’Institut Européen d’Analyse et de Prospective. Elle parvient pour cela à retrouver Karl, son ancien ami accusé à tort de viol sur mineur pour l’écarter des affaires. Pour l’aider dans cette quête, Mossad et activistes écologiques vont faire alliance pour déjouer les manipulations de la vitrine européenne qui ne fait pas dans la demi-mesure pour aboutir à ses fins. Mais quel est le prix à payer pour Léo ?
Deuxième volet après Cristal Défense élu l’année dernière par le prix polar Michel Lebrun, Catherine Fradier poursuit son œuvre romanesque autour du contre espionnage, des enjeux économiques et des relations internationales. Elle emmène Léo et son équipe à travers toute l’Europe, de Paris à Berlin en passant par Campani, cette région italienne célèbre pour la gestion mafieuse de ses déchets. Plaisant, rythmé sur la 1ère partie, le récit a tendance à perdre un peu de la vitesse dans sa seconde partie, noyée dans les personnages et les différents rebondissements. Il n’en reste pas moins ce que deuxième volet est très intéressant, richement documentée et laisse entrevoir ce que les puissants sont prêts à faire pour poursuivre leurs courses au profit, ici autour des semences. Il faut toujours séparer le bon grain de l’ivraie.
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