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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 09:34

J'ai eu le plaisir de lire ce livre dans le cadre du jury du livre FNAC.

 

Tout commence à Londres où John Burny, homosexuel, agent immobilier, va de rencontres en rencontres. Un week-end, il part pour Paris par le transmanche.

 

Juliette a flashé pour Roland, l'inspecteur de police qui a pris sa déposition lors d'un dépôt de plainte. Dix ans plus tard, mariés avec enfants, leur couple vacille.

 

Philip et MArgareth Loo arrivent en gare de Paris et trouvent un cadavre assassiné dans leur wagon. Ils préviennent aussitôt la police, ce qui leur vaut quelques difficultés de compréhension.

 

La victime est John Burny et Roland est chargé de l'enquête. Il part en train refaire le parcours en sens inverse jusqu'à Londres.

 

La séduisante Kate l'accueille à l'agence immobiliaire où a travaillé John. Petit à petit, il sent qu'il entre dans le personnage de John et commence à se sentir comme s'il était lui...

 

"Sous la Manche" n'est pas un roman policier, malgré le début de l'intrigue. C'est un roman "psychologique" sur le mal-être de personnages qui se cherchent, parfois dans les "marges" comme l'homosexualité, quête de soi.

 

Un très bon livre que j'ai apprécié pour son atmosphère "étrange" par moment, pour son style efficace.

 

C'est le cinquième roman de Gilles Pétel, dix ans après son précédent "La Déposition" (Stock 2002).

 

Site : Le bonheur de lire

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 12:59

Pour sa plus grande peur (ce sentiment là, il peut l’éprouver) John Wayne Cleaver, notre attendrissant sociopathe de presque seize ans a été obligé de laisser "le monstre" sortir en lui pour sauver sa mère et lui-même... Depuis, cet adolescent asocial et pour le moins bizarre livre chaque nuit une bataille contre Mr Monster, le serial killer qui menace de prendre le contrôle de sa personnalité. Mais un nouvel assassin démoniaque va venir mettre son grain de sel dans cette histoire.

 

L’atmosphère pourrait être crépusculaire, tragique... Mais voilà, Dan Wells se remet avec un bonheur perceptible, délectable dans la peau de cet adolescent à problèmes qui tente désespérement de contrecarrer son destin. La très bonne idée, c’est que c’est justement l’aspect sociopathe de John, qui va lui permettre d’affronter les terribles évènements.

 

Ce léger parfum d’amoralité, où s’étendent de grandes zones de gris dans une bataille du bien contre le mal, apporte cette petite touche d’originalité si singulière qui existait déjà Je ne suis pas un serial killer mais qui ici est plus fouillée, plus approfondie. John est aussi attachant avec son humour teinté de désespoir, sa facette très noire qu’il a bien du mal à contrôler, ses règles obsessionnelles pour l’empêcher de déraper, ses échecs et ses réussites, tout comme cette envie de "ressentir" quelque chose.

 

Bien évidemment, Dan Wells a trouvé une passionnante manière de nous parler de la différence... et des limites à notre tolérance. Jusqu’où John pourra-t-il aller ? La description de cette petite ville médiocre est aussi intéressante et beaucoup plus critique que l’on pourrait le penser de prime abord : envie pour certains de s’échapper, ou de s’engluer dans le quotidien, familles dysfonctionnelles... l’american dream est remis en question, peut-être représenté par Brooke, l’adolescente lumineuse, gentille, forte de ses certitudes... mais ignorant une réalité dérangeante.

 

John Wayne Cleaver deviendra-t-il un serial killer malgré lui ? Il n’y a plus qu’à attendre le troisième et dernier opus pour le savoir !

 

Site : Blue moon

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 12:55

A dévorer d'urgence !

 

De Jason Starr, j’avais lu l’an dernier son polar Frères de Brooklyn, qui s’implantait déjà au coeur des relations amoureuses. Si Starr n’a pas changé de cadre pour son dernier thriller Harcelée, l’action se passant toujours à New-York mais dans un quartier plus chic, le ton et la force de l’histoire sont pourtant sans commune mesure.

 

Katie Porter est une jeune “provinciale” américaine fraichement installée dans la Grosse Pomme. Elle partage son appartement avec une fille de son genre, bosse dans un cabinet où elle déteste son boss, et ne connaît pas vraiment de succès amoureux. Avec sa copine Amanda, elles chassent les hommes. Ces temps-ci, elle fréquente Andy, un jeune tombeur un peu gamin, qui vit avec trois autres colocataires. Ce n’est pas l’amour fou, loin de là, et l’un comme l’autre se posent beaucoup de questions sur leur relation.

 

Dans le club de fitness qu’elle fréquente régulièrement, Katie retrouve par hasard une connaissance d’enfance, Peter, qui bosse à la réception. Si cette rencontre était inattendue pour elle, il n’en est pas vraiment de même pour Peter, qui voit déjà Katie comme sa future épouse. Car le jeune homme est éperdument amoureux d’elle, et ce depuis toujours. Pour elle, il a tout quitté, s’est installé à New-York, et les travaux de leur futur appartement, acheté en plein coeur de la ville, sont sur le point de se terminer.

 

Depuis quelques années, il sait tout d’elle. Il l’a suivie, connait ses habitudes, ses manies. Il sait qu’elle l’aime, et qu’il faut juste forcer un peu le destin pour qu’elle prenne conscience de cet amour. D’où ce travail dans le club de gym où elle se rend, pour l’aborder. Le reste est un film dont Peter a écrit le scénario, et dont ils n’ont plus qu’à jouer les scènes. Seulement voilà, quand les premiers éléments perturbateurs arrivent, dont Andy, et que tout ne marche pas comme prévu, la machine s’emballe et tout devient hors de contrôle…

 

Roman captivant, Harcelée est une véritable réussite pour Starr, qui signe là un de ses meilleurs romans. Impuissant dans notre rôle de lecteur, on observe lentement le piège se refermer sur Katie, bouillonnant de ne pouvoir rien faire, si ce n’est tourner frénétiquement encore et encore les pages, pour en savoir un peu plus. Ironiquement, on se retrouve nous aussi pris au piège dans cette histoire, incapable de reposer le pavé avant d’en avoir achevé la lecture. Une fin un peu bâclée, qui ne parvient pourtant pas à gâcher un des thrillers les plus réussis de cette fin d’année !

 

Site : critique libre

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 12:50

Chez l’Archipel, “Ne tremble pas” est le deuxième titre de Peter Leonard. Coup d’œil sur ce roman réjouissant…

 

LEONARD-2012Owen McCall a été une gloire de la NASCAR, un pro du stock-car, ce qui fit sa fortune. Il était marié à Kate depuis seize ans, avec qui il avait un fils de cet âge, Luke. Blonde aux yeux bleus, son épouse fit aussi preuve d’intrépidité par le passé. Son séjour au Guatemala fut émaillé d’aventures à hauts risques. Sans doute est-ce cette témérité en commun qui en fit un couple solide. À 49 ans, Owen McCall vient de mourir, suite à un accident de chasse. C’est son fils Luke qui a tiré cette maudite flèche mortelle. Depuis, le jeune homme est dépressif, limite suicidaire, conscient qu’il est de sa douloureuse responsabilité. Kate hérite de vingt millions de dollars, jolie somme qui sera gérée par Dick May, l’avocat et ami d’Owen. Elle s’inquiète de la santé morale de son fils, en particulier quand il a des ennuis après une sérieuse alcoolémie. Mais il faudra bien tourner la page.

 

Jack Curran est un repris de justice. Il vient de passer trente-huit mois en prison, dans l’Arizona. Se prétendant assagi grâce à la religion, Jack a bénéficié d’une remise de peine en semi-liberté. Puis il a rejoint sa sœur Jodie à Détroit. Ce n’est pas exactement par hasard que Jack renoue avec Kate McCall, qu’il sait veuve et riche. Si elle reste attirée par son ex-petit ami du temps de leur adolescence, qui lui rendit service pour sortir une amie du Guatemala, Kate est réaliste. Jack est un type sans grande envergure, qui aura toujours la poisse. Celui-ci avait des complices, pour le braquage qui l’a conduit en tôle. Dejuan, un Noir, qui accepte de jouer au tueur à gages. Récemment, un Mormon l’a engagé pour supprimer sa femme. Mais l’épouse payait mieux. Autre complice, Teddy, qui a connu Owen McCall par le passé. Il forme un duo avec Céleste, une Blanche aryenne, pas moins dangereuse que lui.

 

Sa planque ayant été détruite, Jack n’a plus les 257.000 dollars du butin, que lui réclament aujourd’hui ses ex-complices. Mais il leur reste la solution d’approcher Kate McCall et son pactole. La méthode douce étant sans succès, les truands vont probablement devoir passer à la manière forte, entre menaces et violence. C’est ignorer que Luke a besoin de se racheter. Et que Kate dispose d’alliés efficaces, tel cet Indien nommé Johnny Crow. Carnage en perspective…

 

 

 

Avec “N’ayez crainte” (disponible chez Pocket), son premier titre publié en français, Peter Leonard nous avait déjà largement convaincus. Oui, le fils du mythique Elmore Leonard était à la hauteur. “Ne tremble pas” confirme à merveille son réel talent dans la comédie noire à suspense. Dans ce genre d’histoire, on se doit d’éviter le caricatural ou le théâtral. C’est justement le point fort de ce roman, qui dépeint des personnages certes chargés, pour autant quand même crédibles. Jack est un loser, tout en étant capable de ruse et d’initiative. Luke est dépressif car fautif, mais on sent qu’il peut réagir. Notons de savoureuses scènes, avec le couple Teddy et Céleste, si mal assorti. Quant à Kate, c’est loin d’être une faible femme dont le veuvage ferait une proie facile. On s’amuse beaucoup à la lecture des faits et méfaits de ce groupe de personnes, qui se dirigent vers un dénouement plutôt agité. C’est palpitant à souhaits, on en redemande !

 

Site : action suspens

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 12:44

Ava Lee a 30 ans, elle est Sino-Canadienne et vit à Toronto. Experte en fraudes en tous genres, elle travaille pour le compte d’un chinois de Hong-Kong qu’elle appelle son « oncle ». Dépêchée par ce dernier pour mettre la main sur un extorqueur de fonds qui s’est envolé avec 5 millions de dollars, elle remonte le cours de l’argent jusqu’aux Iles Vierges britanniques en passant par la Thaïlande et le Guyana où elle devra faire face à des hommes tous plus avides les uns que les autres de pouvoir et d’argent.

 

Dans l’exercice de ses fonctions, Ava Lee adopte une technique bien à elle et qui lui garantit généralement un succès là où bien souvent les méthodes traditionnelles échouent : elle use de ses charmes pour arriver à ses fins. Mais sous des apparences de jeune femme frêle et séduisante, elle cache des ressources insoupçonnées...

 

Le moins que l’on puisse dire c’est que pour un premier roman, Ian Hamilton frappe très fort, faisant ainsi tambour battant son entrée dans le monde du roman noir. L’évadé de Wan Chai c’est avant tout la naissance d’un personnage, Ava Lee, avec lequel il faudra compter désormais. Méthodique, inventive, courageuse, déterminée, forte, confiante. Tels sont les traits de caractères de cette héroïne qui n’est pas sans rappeler un autre personnage féminin tout aussi atypique d’un autre (très grand) succès du genre policier ! Ajoutez à cela une intrigue originale, dynamique et parfaitement menée... Que demande le peuple ? La suite, bien évidemment !

 

Site : elle

 

 

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 11:18

Comme je l'avais fait à l'époque de la sortie du roman Noir Corbeau de Joel Rose, aux éditions Anne Carrière, en louant le travail de sa traductrice, Marie de Prémonville, je vais faire de même cette fois avec Carine Chichereau. le Dieu de New York de Lyndsaye Faye est truffé d'argot et c'est grâce à son travail méticuleux que ces mots crépitent à nos oreilles.

Outre le fait qu'ils sont donc traduits par deux traductrices talentueuses, ces deux romans partagent aussi le fait de nous raconter les balbutiements de la Police de New York à partir de 1840.

Noir Corbeau se déroule en 1841, le Dieu de NY en 1845.

Si vous connaissez le roman de Joel Rose, vous pouvez vous ruer sur celui de Lyndsay Faye.

Si vous êtes passionné(e)s de romans historiques et plus précisément, de romans se déroulant dans le Gotham de cette époque, ruez-vous sur ces deux pépites.

La romancière nous invite à découvrir le NY de 1845 à travers les yeux d'un jeune homme qui va apprendre sur le tard, le métier de policier, alors qu'il se retrouve sans toit et sans argent. Sa perspicacité, sa sagacité et son humanité vont lui permettre de résoudre l'une des premières enquêtes diligentées par le NYPD.

Le personnage est très attachant, bien campé et l'univers fascine. L'enquête reste à dimension humaine et les révélations finales sont au diapason.

Il manque peut-être juste ces odeurs, cette poussière, cette texture du bois, autant d'éléments de seconds plans qui donnaient toute sa saveur au livre de Joel Rose.

Mais il est indéniable que Lyndsay Faye a de belles histoires à nous raconter. En espérant qu'elle poursuivra l'écriture des aventures de Timothy Wilde, ancien barman, apprenti détective pour la police de NY. En ce qui me concerne, je serai au rendez-vous.

Je vais arrêter de débagouler et mettre du papier dans ma sonnette. Je me tire les paturon.

Bonne lecture !

 

Site : Babelio

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 10:15

À la petite semaine

Ismaël Ochoa, basque, est la honte de son père : il s'est engagé six ans dans la légion espagnole. Mais Ismaël s'en fout, il déteste son père. Ensuite, Ochoa a navigué à vue, ouvrier en Andalousie, camionneur au Mexique où il s'est marié avec Irène, magnifique brune qu'il a ramené en Espagne, mais qu'il a quittée pour le Maroc où il a dealé quelques années, avant de rentrer à Bilbao, police aux fesses, sans un sou en poche. Sans argent, mais avec une idée : faire chanter son ami d'enfance... À bien regarder le parcours d'Ismaël, on ne sent pas le gars capable de mener à bien un projet d'envergure, et cette minable tentative ne devrait pas mieux lui réussir que le reste de sa vie.

Pour savoir tout le bien de ce roman, le mieux est d'en lire l'excellente préface "Un Jim Thompson de Bilbao, et surfeur" qu'a écrite spécialement pour l'édition française le non moins excellent Carlos Salem. Willy Uribe nous offre un roman bien noir, sec et dense qui explore Bilbao – peu représentée dans le noir espagnol traduit en France. Aucun des personnages n'est sympathique, Ochoa pourrait inspirer la pitié s'il n'était pas aussi veule. L'histoire, retorse à souhait, ne manque pas de rebondissements, le tout sur un faux rythme et une exploration du temps passé à ne rien faire. C'est une réussite et comme le dit si bien Salem, "qui lit un roman d'Uribe en réclamera un autre".

 

Site : K-Libre

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 17:31

Dire que je fus aspirée par ce roman très noir mais aussi plein d’émotions diverses serait un euphémisme.

 

L’auteur développe ici son intrigue selon divers points de vue. Ainsi se succède l’avancée d’Adrian, le héros veillissant et malade, la vie de la jeune victime aux mains de ses tortionnaires, le point de vue et surtout les motivations, des divers voyeurs aux quatre coins de la planète, et bien sûr, l’enquête de police traditionnelle. Deux enfermements totalement différents et pourtant mortels : la maladie et la folie destructrice humaine.

 

En parallèle de la cours contre la mort qu’engage Adrian, nous suivons page après page son enfoncement inexorable dans les limbes noires que la maladie déploie sur lui. La folie qui le gagne est, paradoxalement, une alliée précieuse puisqu’il se retrouve ainsi aidé dans sa tâche par des alliés pour le moins peu conventionnels : sa femme, son frère et son fils. A première vue, cela n’a rien de surprenant, si ce n’est que tous trois sont décédés et que ce sont leurs fantômes, nés du cerveau malade d’Adrian, qui le guident.

 

Si l’intrigue policière est totalement prenante et angoissante, l’auteur développe ici une très belle psychologie des personnages. Tout en fragilités, en sensibilité, en doutes, aucun ne peut laisser insensible. Le lecteur a successivement le cœur soulevé par le sadisme des bourreaux, des sursauts d’indignation devant les aspirations voyeuristes des spectateurs (et là, on découvre qu’à des degrés très divers, nous sommes tous d’épouvantables voyeurs), la tendresse et l’empathie pour ce vieux bonhomme attachant, profondément humain, qui jette ses dernières forces et le peu de raison qui lui reste à sauver une gamine qu’il ne connait que pour l’avoir entrevue quelques secondes.

 

C’est vraiment un excellent polar, noir à souhait, dont la lecture ne nous laisse pas indemne.

 

 Site : lecture passion

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Ce roman est un thriller qui respecte les codes du genre avec une montée en puissance du suspens dans le dernier quart de la narration.

Je n'ai pas apprécié cette lecture. le style est simpliste, l'histoire se perd entre le devenir de Jennifer et les affres de la maladie d'Adrian et on se doute bien que tout finira plus ou moins bien. L'épilogue se veut grinçant, il m'a juste fait sourire.

Sans doute blasée par les romans de Grangé, je ne suis pas entrée dans ce roman que j'ai trouvé fade et plein de clichés.

Pour autant, compte tenu de la saison, je le conseille pour la plage

 

Site : Babelio

 

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 17:22

Aux Éditions Albin Michel, Jean-François Coatmeur est un des piliers de la mythique collection Spécial-Suspense. Avec son nouveau titre, "L’Ouest barbare", il montre qu’il est encore et toujours un des maîtres de la Littérature policière.

 

Septembre 1938. Jérôme Le Gallès vit à Pouldavid, près de Douarnenez. Marié à Tania, employée dans une conserverie, Jérôme est un jeune menuisier ébéniste. En ces temps où les rumeurs de guerre se précisent, les clients restent prudents. Donatien Groubart, le père de Tania et de sa demi-sœur Julienne, est un ancien colonial d’Indochine, un homme fortuné. Il a prêté de l’argent à Jérôme pour aider à son installation. Croyant que le jeune couple envisage de quitter bientôt la France, Groubart réclame le remboursement anticipé de cette dette. Impossible pour les finances de Jérôme. Quand celui-ci retourne le soir même à la propriété de son beau-père, Groubart vient d’être tué accidentellement par un cambrioleur. Dans l’urgence, Tania et Jérôme se fabriquent un alibi quelque peu bancal.

 

Une rapide enquête des gendarmes porte le soupçon sur le gendre de la victime. D’autant qu’un indice, un simple bouton, semble accuser Jérôme. Son beau-frère Manu, le mari de Julienne, ne le croit pas coupable. Sans doute faudrait-il se poser des questions sur l’absence de la domestique, ou sur le rôle de Giao, ancien majordome de Groubart. Pourtant, au procès, le réquisitoire contre Jérôme est accablant. L’avocat de la défense souligne des détails capitaux, tel cet objet d’art asiatique que son client n’avait pas de raison de voler, et d’autres incohérences. Malgré tout, Jérôme est condamné.

 

Lors de la débâcle de juin 1940, lors d’un transfert vers une autre prison, Jérôme a l’opportunité de s’évader. Jean-Paul, son compagnon de cavale, est un Alsacien au casier judiciaire chargé. Si ce malfrat frustre n’a guère de points communs avec Jérôme, sa débrouillardise sera utile. Car une fuite à pieds en direction de la Bretagne ne les mènerait pas bien loin sur les routes de l’Exode. Déguisés en soldats hollandais, ils trouvent un cheval et son attelage pour avancer plus vite, avant d’être hébergés par un prêtre. Probablement pas dupe, ce dernier leur prête des vélos afin de poursuivre leur trajet. Prendre le train, alors que se multiplient les bombardements, s’avère quasiment impossible. En chemin, le duo croise une jeune Nordiste, qui ne laisse pas Jérôme indifférent. Les fugitifs arrivent quand même dans la région de Douarnenez, où ils devront redoubler de prudence…

 

 Exprimer l’admiration que l’on porte à Jean-François Coatmeur et à son œuvre n’est pas simple. Ça pourrait passer pour de la flatterie, bien que ce ne soit pas le cas. Quand vous avez lu vingt-cinq livres d’un tel écrivain sans jamais être déçu, c’est forcément qu’ils sont d’une rare excellence.

 

Nous qui l’aimons, il nous plait de savoir qu’il est heureux d’avoir écrit et publié une nouveauté. Un beau suspense qui démontre que l’octogénaire M.Coatmeur reste égal à lui-même, dans la meilleure qualité. Avec ce soin du détail, qui fait la force d’une histoire. Avec maintes péripéties, car il s’agit autant d’un roman d’action. Avec, bien sûr, cette fine psychologie qui rend crédible ses personnages. Un seul exemple : le repris de justice Jean-Paul est effectivement un meurtrier, qui utilisera son arme durant cette cavale; par sa “sincérité primaire”, c’est aussi un héros touchant dont l’auteur signe un portrait bien plus nuancé. Le contexte troublé de l’Exode vient évidemment ajouter de la puissance à une atmosphère déjà incertaine. Une fois de plus, Jean-François Coatmeur offre à ses lecteurs une superbe intrigue.

 

Site : action suspens

 

 

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 16:47

Des années de disette et là, tout d’un coup, deux Paco Ignacio Taibo II ! Et en prime, après le retour de Sandokan, voici celui d’Hector Belascoaran Shayne, le privé le plus déglingué et le moins méthodique de la planète polar. Il revient chercher des Défunts disparus.

 

 Une mission typiquement taiboesque pour Hector, le privé nonchalant, borgne et boiteux : retrouver un mort qui ne l’est pas. Explication : Dans le sud du pays, l’instituteur Medardo Miranda dont l’action syndicale gène les autorités locales a été mis en taule pour le meurtre de Barcenas. Et ceci bien qu’il ait été établi que le jour du meurtre présumé le coupable assistait à un baptême à 80 km de là en présence d’une bonne centaine de témoins. Et en dépit du fait que le défunt ait été vu dans un dancing … plusieurs jours après le meurtre. Donc Hector doit retrouver le mort et le ramener, par les couilles si nécessaire au gouverneur de l’état qui s’est engagé, dans ce cas, et dans ce cas seulement, à libérer Miranda.

 

Mission facile ? Pas si sûr, car comme le dit l’avocate qui l’a engagé :

 

 « Quand je pense qu’un connard d’anthropologue français a cru bon de dire un jour « C’est merveilleux, le magique mexicain ! » Merveilleux, mes ovaires ! Où est le merveilleux dans le fait que cet enculé de Kafka soit chef de la justice dans ce pays ! Tout est absurde ! »

 

 Tout est dit. Vous le savez sans doute je suis un inconditionnel de Paco Taibo II. Je n’ai aucune objectivité quand je lis ses bouquins. Je me demande si je n’aimerais pas lire ses listes de courses … Mais que voulez-vous, les avocates qui causent comme ci-dessus me plaisent. Et voilà ce que donne un dialogue entre Hector et un curé qui, comme souvent, se trouve du bon côté du manche :

 

 « - Qui cherche les problèmes les trouve, mon fils, dit le curé

 

- Qui cherche la vérité fait chier un max »

 

 Ceux qui étaient à Toulouse en octobre pour TPS savent ce que Taibo pense de la justice et de la police de son pays. C’est cela, entre autres, qui transparaît ici. Mais chez Taibo pas de diatribe maladroite, pas de grande explication lourde. Non sa colère donne lieu à ce petit roman qui pète le feu, qui crache des flammes. 120 pages de rage, d’énergie, de loufoquerie, de révolte jamais assagie contre un système corrompu jusqu’à la moelle et d’humour. Et en plus, à la fin, les méchants en prennent plein la poire.

 

Site : Actu du noir

 

 

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